Notting Hill

Jusqu'au début des années 1800, le quartier si particulier de Notting Hill n'avait pas grand chose à offrir, mis à part les boutiques de céramique de Piggeries. Le nom de Portobello Road vient de la ville caribéenne de Puerto Bello, en souvenir du capitaine britannique qui avait saisi le port.

Au cours du XIXᵉ siècle, les jolies terrasses blanches, que nous associons à ce quartier situé à l'est de Londres, ont commencé à émerger, et cette zone est aujourd'hui devenue l'un des quartiers les plus prisés où vivre et à visiter. Néanmoins, cela n'a pas toujours été le cas : au début du XXᵉ siècle, Notting Dale (tel qu'il était appelé à l'époque) était habité par la classe ouvrière, qui souffrait de problèmes similaires aux habitants d'autres zones défavorisées de Londres, à savoir le chômage, la délinquance et la surpopulation.

Dans les années 1950, les immigrants des Indes occidentales ont commencé à arriver et des tensions ont éclaté de la part de la population blanche. Les nouveaux arrivants n'étaient pas les bienvenus et étaient exclus des pubs locaux; ils ont donc ouvert leurs propres bars et clubs illégalement. Par ailleurs, peu de propriétaires acceptaient des locataires noirs : les propriétaires de ces maisons si convoitées, tels que Peter Rachman, y ont vu l'occasion de se faire de l'argent rapidement en entassant les habitants dans de toutes petites maisons crasseuses à des prix exorbitants.

Face à ces problèmes et à une lutte constante au sein de la population du quartier, une Suédoise et son mari jamaïcain décidèrent de lancer une violente révolte en août 1958. Les passants se sont joints à eux et, durant trois jours, des groupes de jeunes blancs, pour la plupart des Teddy Boys, se sont mis à casser des fenêtres et à prendre d'assaut les commerces. Des membres de la communauté noire ont soutenu cette révolte, encouragés par la prédication d'Oswald Mosley, ancien militaire et homme politique fondateur de l'Union britannique des fascistes en 1932.

Aujourd'hui, cet endroit est redevenu ce qu'il était : un quartier dans le centre de Londres, près de Hyde Park, qui a réussi à retrouver le calme malgré l'effervescence urbaine qui l'entoure. De plus, de nombreuses maisons colorées sont très convoitées par les acteurs et chanteurs célèbres qui décident de déménager dans le quartier pour retrouver un peu de calme à l’abri des paparazzis. Ce quartier se démarque aussi grâce à ses petites boutiques charmantes, vintages et bohèmes, pour le plus grand plaisir des passants et des touristes.

Le Carnaval de Notting Hill

Chaque année depuis 47 ans, à Londres, a lieu le Carnaval de Notting Hill, durant la dernière semaine d'août. Ce carnaval est l'un des plus célèbres d'Europe. Il tire ses origines des immigrants noirs des Caraïbes, en particulier de Trinité-et-Tobago, à un moment où la tradition du carnaval était très affirmée : de nombreux locaux rêvaient d'organiser un festival afin de réunir les habitants de Notting Hill et les immigrants y ont vu l'occasion de lutter contre le racisme, le manque d'opportunités, les mauvaises conditions de vie et de travail ainsi qu'une estime de soi médiocre.

À la fin des années 1950, le quartier connaissait des tensions raciales et les Noirs étaient constamment soumis à des pressions. Pour décompresser, ils organisaient des bals et des fêtes dans des salles au nord de Londres et dans d'autres endroits de la ville où les Noirs, particulièrement les Trinitaires, pouvaient se rassembler librement.

Rhaune Laslett, un assistant social qui habitait à Notting Hill dans les années 1960, décida d'inviter un groupe de musique dans un festival de rue de Notting Hill. C'était la première fois qu'un groupe jouait à l'air libre en Angleterre.

L'idée d'inviter un groupe de Noirs à prendre part au festival avait comme objectif d'attirer une grande majorité d'Antillais pour qu'ils se sentent intégrés aux célébrations de la communauté.

Le « steel band » apparait à Notting Hill en 1964. La presque totalité des Indiens de l'Ouest, tout comme la population locale blanche, sont ainsi sortis faire la fête dans les rues, dansant et chantant, prouvant leur enthousiasme face à l'interprétation de chansons populaires de leur pays d'origine. Pour la première fois, les Noirs pouvaient s'exprimer librement dans les rues de Notting Hill, appréciant la musique et l'union entre les habitants et leur rappelant le passé carnavalesque de leur pays. Les danses et les performances à l'air libre étaient un spectacle à ne pas manquer.

Sterling Betancourt et Russ Henderson, entre autres, faisaient partie de cette première « steel band » et jouent toujours aujourd'hui dans les groupes de ces carnavals.

Les lieux de tournage du film « Coup de foudre à Notting Hill »

La célèbre vitrine bleue de Notting Hill doit être un des lieux les plus emblématiques du cinéma britannique. Qui aurait pu le deviner?

L'équipe de « Quatre mariages et un enterrement » récidive avec ce nouveau succès racontant la romance transatlantique entre Anna Scott (Julia Roberts) et le gentil libraire anglais William Thacker (Hugh Grant).

Le titre annonce le décor du film, même si le célèbre quartier cosmopolite semble avoir subi un certain nettoyage ethnique : vous ne verrez jamais autant de Blancs à Notting Hill.

Ce quartier a également servi de décor à des films engagés tels que « La Chambre indiscrète » de Bryan Forbes (sur l'avortement, le racisme, la prostitution,... ) en 1962. Avant d'accueillir le célèbre marché, Portbello Road était un décor récurrent dans les films des années 1960 (les « Swinging Sixties »), tels que « Braquage à l'italienne » et le thriller d'espionnage comique « Otley ».

Le film a lieu au cœur du marché de Portobello à Notting Hill, qui fait partie du top 10 des attractions touristiques de Londres. Si vous visitez Londres le week-end, vous devez absolument visiter ce marché et c'est le meilleur moment pour y aller. Pendant la semaine, les habitants viennent y acheter leurs fruits et légumes. Vous trouverez également des articles de deuxième main aux portes des maisons le vendredi et le samedi, lors du célèbre marché d'antiquités.

Ce marché a été organisé pour la première fois dans les années 1860 et est devenu l'un des centres principaux du « Swinging London » des années 1960, tout comme Carnaby Street et King's Road (Chelsea). Parfois, vous avez l'impression que Portobello n'a jamais quitté les années 1960.

Que ce soit à Notting Hill ou ailleurs, Londres ne manque pas de monuments pour combler les Américains et les pousser à la dépense.