Et puis je suis arrivée à Saint-Sébastien...
Avant Saint-Sébastien
Je ne sais pas vraiment quand a commencé cette aventure... Elle a peut-être commencé le jour où j'ai décidé que voulais faire un échange, ou peut-être le jour où la possibilité de partir s'est vraiment présentée, ou encore le jour où l'on m'a dit que je n'aurais pas mon premier choix, le jour où j'ai choisi de partir à Saint-Sébastien — Donostia, en basque —, et pas à une autre ville... Mais si ça se trouve, ce n'était pas là le début de cette histoire; peut-être que c'était déjà écrit dans mon destin. En fin de compte, nous avons tous un destin; que l'on forge mais qui est à la fois déjà écrit.
Le compte à rebours avait cessé, le jour était arrivé, peut-être de la plus mauvaise façon qu'il soit. Les larmes aux yeux et des valises jusqu'au cou, j'ai dit au revoir à la quotidienneté que j'avais créée pendant vingt-et-un ans, mais qui, au fond, je savais que j'allais retrouver.
J'ai traversé un océan encore accompagnée... puis les hasards ont commencé. C'est alors que nous sommes arrivés; un nouveau continent, un nouveau pays et avec lui des expériences, des lieux, des personnes nouvelles. C'est à ce moment là que j'ai compris que j'avais quitté ma zone de confort, les choses que je connaissais, les personnes qui pouvaient m'aider; à mon arrivée, j'étais complètement perdue, et je ne vais pas le cacher, les débuts furent difficiles.
Premier arrêt : Madrid, et mon premier contact avec l'Espagne – avec l'Europe, à vrai dire. Qu'est-ce que c'était bien, ces cinq jours passés à Madrid! Se trimbaler des valises qui contiennent toute notre vie, sortir faire la fête en Espagne pour la première fois, se perdre dans la ville à 3 heures du matin et ne pas savoir comment rentrer, marcher, flâner, s'amuser à en perdre la notion du temps, courir, courir, courir pour rattraper le train auquel on ne pensait plus.
Car la vie parvient toujours à nous montrer la valeur des gens; et on comprend que malgré la distance qui nous sépare de notre chez nous, certaines personnes deviendront notre famille. Des personnes à qui ça ne dérangera pas de courir comme des fous avec vous, de porter vos valises, de trébucher, et de vous rassurer malgré tout, de vous accompagner jusqu'à la gare le lendemain et de s'assurer que vous preniez bien votre train. Ce train qui m’emmena à ma destination, non sans essuyer quelques larmes, bien sûr. Tu pleureras; la nostalgie est un sentiment inévitable, mais à même temps, tu riras comme tu n'a jamais ri dans ta vie. En si peu de jours j'avais déjà tant vécu.
Et puis, je suis arrivée à Saint-Sébastien...
Saint-Sébastien est arrivée comme une forte vague, une de ces vagues que l'on entend arriver, et que l'on attend sans bouger, parce qu'on veut être trempé, parce qu'on veut que cette eau gelée et d'un bleu si profond nous mouille tout entier.
« Saint-Sébastien sent la mer, le long de la côte, dans chacune de ses plages, (1) et même dans mon appartement lorsque je balaie les grains de sable. Elle sent les algues et le poisson, sur le port(2) où nous nous arrêtions toujours pour manger une glace. »
- Incontestablement, la Baie de la Concha, et sa célèbre balustrade est ce qu'il y a de plus connu à Saint-Sébastien.
Sûrement à cause de cette impression d'immensité contenue qu'elle dégage. Oui, l'immensité de la mer bleue contenue par ces monts verts et cet îlot au milieu. Et c'est précisément pour cette raison qu'on la dénomme ainsi, parce qu'elle a la forme d'un coquillage.
La balustrade, un symbole pour Saint-Sébastien, a un sens particulièrement important pour moi, du fait qu'une fois par an, elle devient la barre de danse de centaines de ballerines, ouvrant ainsi la voie à un spectacle merveilleux : un cours de ballet face à la mer.
Cette balustrade avait une petite particularité — avant sa rénovation, qui a eu lieu l'année où j'étais à Saint-Sébastien — un seul petit tronçon de la balustrade était à l'envers, c'est-à-dire que la fleur qui se situe au centre du dessein se trouvait face à la mer et non pas face à la promenade.
La baie est bordée par un grand nombre d'édifices emblématiques de la ville, en plus de cette balustrade. Tout d'abord il y a le « bâteau », ou le Club Nautique royal — qui en réalité est connu comme le Gu —, puis l'Hôtel de ville, le carrousel et les jardins Alderdi Eder. On trouve ensuite l'Hôtel Londres, puis, plus loin, l'ensemble architectural qui regroupe le « Café de la Concha », la boîte de nuit « Bataplán », ainsi que le centre de thalassothérapie et le restaurant « La Perla ».
En dessous se trouvent les « bajos », des sortes de préaux qui permettent de se protéger du soleil pendant la journée, et de faire des beuveries le soir.
Toujours sur la Concha, mais en continuant vers le palais de Miramar, vous trouverez l'un de mes endroits préférés de tout Saint-Sébastien : les « bancs ». Il s'agit tout simplement de deux bancs en bois placés face à la mer, desquels on peut observer les changements de météo de la ville, aussi bien dans le ciel que dans la mer. J'adorais contempler la ville depuis cet endroit.
La Zurriola est une plage jeune, où l'on peut tout faire. Pour moi, c'était un point de rendez-vous — pour faire du volley, pour essayer de surfer (oui, essayer), pour faire une pique-nique, pour ramasser des coquillages, ou tout simplement, pour passer le temps.
Mes endroits préférés étaient la jetée qui divise l'Urumea et la mer, et le mur qui se trouve juste à côté du Kursaal, où nous nous retrouvions après un pintxo-pote pour papoter avant d'aller en boîte.
Ondarreta est une plage un peu plus familiale, ce qui ne la rend pas moins charmante. C'est la plage qui se trouve la plus près de l'Île de Santa Clara; en été, il est possible d'atteindre sa côte en stand up paddle, ou même à la nage. C'est aussi pendant la saison estivale que la plage se remplit de petites tentes à rayures txuri-urdin — blanches et bleues en basque.
- Le port est sans aucun doute un point de rendez-vous important, que ce soit pour plonger dans la mer depuis l'échelle — d'où tout le monde saute, bien que ce soit formellement interdit de le faire —, pour profiter du coucher de soleil, pour manger un bout, ou encore pour boire tous les soirs avant que la véritable fête commence. Il s'agit d'un carrefour entre le Boulevard et la plage de la Concha; par conséquent, on y passe à coup sûr.
La promenade du Boulevard est l'une des zones les plus animées de la ville, c'est ici que l'on retrouve ses amis, que ce soit devant le McDo (le seul de la ville), ou dans son magnifique kiosque à musique. C'est un endroit par lequel on passe beaucoup plus de fois que prévues, étant donné qu'il relie Gros et la Vieille ville, et cette dernière avec la Concha.
C'est un peu la même chose avec l'Avenida Libertad, qui se situe en parallèle du Boulevard. Elle regorge de magasins et débouche d'un côté sur la promenade de La Concha et de l'autre, sur le pont de Santa Catalina. Si vous faites du shopping à Saint-Sébastien, c'est un passage obligé.
À mi-chemin entre le Boulevard et l'Avenida Libertad, on trouve la place du Guipuscoa. C'est ici que se trouve la Deputation forale du Guipuscoa, mais ce que l'on remarque le plus dans cette place, c'est le magnifique drapeau du Pays basque qui ondule au centre. L'ambiance de cette place varie beaucoup selon les saisons. Je la préfère au printemps, lorsque l'on peut apercevoir les cygnes dans le petit lac; mais il faut dire que cette place est magnifique pendant l'automne, quand les arbres prennent des teintes dorées — c'est tout simplement magnifique.
« Saint-Sébastien semble si grande quand je suis dans mon lit immense, et si petite quand je repense à ma ville d'origine(1). Saint-Sébastien est froide quand le vent souffle, humide quand les vagues se déchaînent(2), quand le txirimiri(3) commence à tomber, à mouiller mon visage et à affoler mes cheveux. Saint-Sébastien est chaleureuse quand le soleil brille, quand je retrouve mes amis sur la plage, quand je sors faire la fête(4) , super motiv. »
- Saint-Sébastien illustre à la perfection l'idée que les meilleures choses arrivent par petits bouts. C'est une petite ville si on la compare à Mexico (ma ville d'origine), mais sa petite taille la rend unique — il est possible de la parcourir à vélo, voire même en marchant; on peut apprécier ses diverses ambiances à différents moments de la journée; changer mille fois de bars; goûter aux délicieuses et nombreuses spécialités culinaires de la région, que ce soit au petit-déjeuner, au déjeuner ou au dîner; on peut escalader ses montagnes, visiter ses églises et ses musées; on peut nager, surfer, ou pratiquer la voile dans sa mer. Au bout du compte, le fait que ce soit une petite ville ne veut pas dire qu'il y a pas une infinité de choses à faire.
- C'est un fait : le vent souffle à Saint-Sébastien, et il souffle très fort... Cette réalité permet à des petits moments uniques de voir le jour, comme par exemple, le moment où l'on se penche sur les trous qui se trouvent sur l'esplanade du Peine del Viento, et que l'on entend et que l'on sent le vent dans tout notre corps. En février, d'immenses vagues se créent dans le Paseo Nuevo; l'impact des vagues contre les rochers est un véritable plaisir visuel et auditif.
- Ce que toute personne voyageant à Saint-Sébastien doit prévoir dans sa valise est un parapluie très résistant, ou mieux, un imperméable, étant donné que parfois, les parapluies ne résistent pas au vent, et qu'à chaque fois qu'il pleut, on retrouve un tas de parapluies cassés abandonnés sur les trottoirs ou dans les poubelles. Car oui, il pleut, et beaucoup. Mais le txirimiri est quelque chose de particulier... ce n'est pas la pluie habituelle, c'est une pluie très légère, fine, tranquille. Le txirimiri ne vous mouille pas, mais qu'est ce que ça décoiffe!
- Aussi petite soit-elle, Saint-Sébastien n'en reste pas moins une ville espagnole, et qui dit ville espagnole dit fiesta. Il y a beaucoup d'endroits pour sortir, pour tous les styles et toutes les envies. Que ce soit des bars tranquilles pour boire une Keler, un kalimotxo, ou une sangria, ou des boîtes pour danser jusqu'au bout de la nuit.
Mes endroits préférés étaient :
- Gros
- Ondarra :
bar très fréquenté par les surfers, et point de rendez-vous après un bon pintxo-pote.- Ondarra 16 bis : après avoir bu un coup à Ondarra, et si vous avez envie de danser, descendez les petites marches, il y a une super ambiance. Par ailleurs, les jeudis pintxo-pote il y a de la musique live.
- La Vieille ville
- Rue San Juan de Bilbao
(pour nous, la rue basque) : c'est une rue avec beaucoup de bars, desquels se dégage une ambiance un peu plus basque, mais où l'on passe tout type de musique.- Belfast : à mon avis, c'est de loin le meilleur bar de la rue Bilbao. Ils passent tous les types de musique — du reggaeton, de la salsa et de la musique basque, y compris le hit de l'année « Aldapan gora ». C'est l'endroit parfait pour goûter au patxaran, une boisson typique du Pays basque.
- Arkaizpe : il fonctionne toujours comme un bar, mais en soirée, il y aura une petite ambiance « boîte de nuit »; c'est un bon endroit pour commencer la soirée.
- Iguana : passage obligé des étudiants Erasmus; ce bar a une ambiance très détendue. Vous y goûterez les meilleurs mojitos de tout Saint-Sébastien — et les moins chers aussi.
- Molly Malone : c'est le lieu de rendez-vous des Erasmus, peut-être à cause de sa proximité avec le Bataplán, ou peut-être pour ses soirées karaoké les jeudis, pour la musique qui passe, et pour la façon qu'a ce bar à nous ambiancer avant une sortie en boîte.
- Bataplán : c'est une boîte de nuit qui, tous les jeudis soirs, réunit aussi bien les étudiants donostiens que les étudiants internationaux, et où l'on danse sur toutes les musiques à la mode. Tous les samedis soirs un nouveau DJ invité enflamme la nuit avec sa musique. Bata propose des soirées en tout genre, n'importe quel jour est un bon pour y aller. Enfin, il faut noter que cette boîte a le meilleur emplacement : juste en face de la mer, au milieu de la Baie de La Concha.
- Dabadaba : c'est une boîte un peu plus « underground », avec des propositions musicales différentes, mais qui a tout pour faire du jeudi, du vendredi et du samedi vos meilleures soirées. Par ailleurs, l'entrée de cette boîte est magnifique, il s'agit d'un long couloir décoré de différentes fresques des deux côtés.
- Victoria Eugenia : l'entrée est gratuite le vendredi, ce qui en fait une bonne option pour aller danser.
- Gu : il s'agit d'une boîte un peu plus chic, pour le dire d'une certaine façon. Bien que pendant les après-midis ça soit un super endroit pour profiter du coucher de soleil, un verre de vin à la main.
- Friends : une boîte qui a de beaux locaux, mais qui manque parfois d'ambiance. Tout dépend de la vibe de la soirée et de votre âge.
- Antiguo
- Platero :
une bonne bière (parce que leurs bières sont vraiment exquises), suivie ou non d'un pintxo-pote, est toujours une bonne idée.- Doka : situé dans la zone d'Antiguo, c'est le meilleur endroit pour les soirées étudiantes, mais comme pour la Calle Bilbao, il y a une ambiance un peu plus basque. Ici, on danse sur tout, que ce soit bachata, ou de la musique sur laquelle vous n'auriez jamais imaginé danser.
« Saint-Sébastien s'entend à travers des tambours, des trikitixas et des txalapartas(1), dans les fêtes basques où l'on s'est tellement amusés; mais aussi à travers de la musique qui nous accompagnait chaque soir quand nous allions danser. On entend parler basque(2), cette langue unique et pleine d'histoire, que nous essayions d'apprendre. On entend un tas de voix familières raconter dans une autre langue(3) des anecdotes communes. On l'entend même dans le silence d'un nouveau jour. »
- Vous vous rendrez vite compte que la culture basque est très belle, et que d'un point de vue musical, elle n'a rien à envier aux autres cultures. Les rythmes de la musique basque traditionnelle sont uniques et magnifiques, généralement très joyeux, et entraînant à coup sûr à un bon aurresku. Sans aucun doute, le 20 janvier est la journée la plus musicale ici.
La Tamborrada / La Saint-Sébastien (20 jan. ) : comme le nom espagnol l'indique, vous entendrez sonner des tambours pendant 24 heures. Vous apprendrez également ce chant si typique : « Sebastian bat bada zeruan Donosti bat bakarra munduan hura da santua ta hau da herria horra zer den gure Donostia ». Vous pourrez voir la place de la Constitution remplie de monde, et boire des boissons traditionnelles basques sans aucun remord. C'est sans doute l'une des meilleurs fêtes de Saint-Sébastien; mais il y en a d'autres, tout aussi sympathiques.
Santo Tomás (21 déc. ) : une foire qui transforme Saint-Sébastien en marché, où vous boirez du cidre jusqu'à n'en plus pouvoir et mangerez de la txistorra absolument délicieuse, où vous verrez un gigantesque cochon et vous rendrez compte qu'une ville habituellement calme peut du jour au lendemain être noire de monde — et de bouteilles de cidre vides, aussi.
Aste Nagusia / Grande Semaine (la semaine du 15 août, de samedi à samedi) : sans aucun doute l'une des semaines les plus animées à Saint-Sébastien, chaque jour est rempli d'événements, et les festivités sont initiées par un coup de canon, le « cañonazo ». Tous les soirs de cette semaine, vous pourrez apprécier des spectacles de pyrotechnie, qui illumineront la ville — une compétition pyrotechnique a lieu pendant la Grande Semaine.
Foto tomada del siguiente link: https://haycosasmuynuestras.com/semana-grande-pais-vasco/
En parlant de fêtes, n'oublions pas les festivals, dont les plus connus sont :
Le Festival international du film de Saint-Sébastien (20 au 28 sept. ) : il s'agit d'un festival de cinéma incroyable. Pendant plusieurs jours, plusieurs endroits de la ville se transforment en cinéma, afin d'offrir une large variété de films aux spectateurs. Bien que je n'aie pas eu assez d'argent pour assister aux grands événements du festival, j'ai pu voir quelques tapis rouges, et sans m'y attendre, rencontrer l'un de mes acteurs préférés : Joseph Gordon-Levitt. Par ailleurs, j'ai pu assister à une projection ayant eu lieu dans le spectaculaire Kursaal. J'ai sûrement regardé ce film au moment opportun : « J'ai commencé à pleurer trop tôt, puis, j'ai entendu que la moitié de la salle pleurait, alors je me suis tranquillement laissée aller à mes larmes. », il s'agissait du film « Quelques minutes après minuit ».
- Jazzaldia (24 au 28 juillet): c'est un festival de jazz absolument fabuleux; pendant quatre jours, vous entendrez du jazz dans plusieurs scènes réparties un peu partout dans la ville. La scène verte de Heineken, sur la Zurriola était ma préférée. Honnêtement, que demander de plus? De la bonne musique, sur la plage, une vue illuminée par le Kursaal et les vagues de la mer.
Foto tomada del siguiente link: http://heinekenjazzaldia.eus/en/actuaciones/escenarios/green-heineken-stage/
- Une des choses qui m'a le plus frappé et qui, à la fois, m'a le plus plu, a été la langue qui se parle au Pays basque. Il ne s'agit pas de l'espagnol ni du français, mais de l'euskera. Les gens ne se quittent pas sur un simple « au revoir », un « salut » ou un « bye » (notamment, parce qu'en basque bai, que l'on prononce comme « bye » signifie « oui »), mais sur un beau et mélodieux « agur »; un mot que vous trouverez étrange au début, mais qui, au bout de quelque temps fera partie intégrante de votre vocabulaire (et, même dans un pays où personne ne parle l'euskera, vous sera tenté de lâcher un « agur » en partant).
Je pense que j'ai tout simplement été frappée par la singularité des mots basques. J'adorais pouvoir écouter des conversations, lire des annonces et écouter de la musique en basque, à la recherche de mots connus. Je ressentais quelque chose d'incroyable quand je comprenais le sens d'un mot, et que tout d'un coup, des connexions s'établissaient, et j'étais capable de retrouver ce mot dans d'autres contextes, ou dans des mots-composés. J'ai été tellement charmée par cette langue, que j'ai pris des cours de basque à Saint-Sébastien, et, qu'une fois rentrée à Mexico, j'ai continué de l'apprendre.
- L'attraction qu'exerce Saint-Sébastien sur les touristes est évidente; dès le mois d'avril, la ville commence à se remplir de touristes, et il devient rare d'entendre de l'espagnol dans les rues. Mais, tout au long de l'année, la ville est remplie d'étudiants Erasmus venus du monde entier. Sans aucun doute, les italiens, les allemands et les mexicains étions les plus nombreux. Au final, la langue que nous parlions importait peu, les anecdotes sont les seules choses qui restent.
Saint-Sébastien a différentes goûts; elle peut être sucrée quand on mange une glace(1) et des chocolats Milka(2), ou salée, quand on mange un délicieux burger au fromage Philadelphia(3) ou un bon sandwich à la tortilla et à la txaka(4) et bien sûr, les pintxos(5) du jeudi soir. »
- Les meilleures glaces du monde ne se trouvent pas en Italie, mais à Saint-Sébastien. Vraiment, l'une des choses qui me manquent le plus de la ville, sont ces délicieuses glaces que l'on mangeait, alors qu'il faisait déjà froid — et que l'on dégustait jusqu'à ce que les glaciers ferment en hiver. Et il ne s'agissait pas que d'un seul glacier, tous les glaciers proposaient des glaces délicieuses. Mes préférés étaient les suivants :
Boulevard: sans hésitation, l'un des mes glaciers préférés; leurs glaces étaient si crémeuses! Généralement, je prenais deux parfums : framboise/crème ou chocolat/fruits rouges. Je ne changeais que très rarement mes associations, mais chaque nouveau parfum que je goûtais était un vrai régal.
Oiartzun: également délicieux, l'option parfaite si vous aimez les glaces fruitées. Un peu moins crémeux, mais plus frais pour les journées d'été.
- Je ne m'étais jamais rendue compte à quel point j'aimais le chocolat, jusqu'à ce que je goûte les chocolats Milka. Bien qu'ils soient très communs en Europe, il n'est pas facile d'en trouver en Amérique latine. Il n'y avait rien de meilleur que de manger une tablette en regardant une série, ou le coucher de soleil.
- Bien qu'on évitât de manger trop souvent en ville afin de faire des économies (ceci dit, on craquait souvent pour les formules « pizzas-boissons » de Domino's et pour les délicieux kebabs), dès que nous avons connu Bideluze, plus d'une fois par mois, nous nous faisions plaisir et allions chez eux pour manger leur délicieux burger au fromage Philadelphia, avec tomates et oignons caramélisés — c'est le burger n° 14 sur le menu. Et bien qu'ils proposassent un très large choix de burgers et de sandwiches, comme pour les glaces, je ne pouvais pas m'empêcher de commander toujours la même chose.
- Et pour les grandes faims, pendant une journée de cours, il n'y avait rien de mieux que de s'acheter un sandwich à la tortilla et à la txaka dans le bar qui se trouvait juste à côté de la fac, le Bar Campus.
- Les jeudis c'était pintxo-pote. Ce qui au début me semblait être le nom d'un bar, allait devenir une routine qui consistait à avoir, pour 2 €, un pintxo, et une boisson — n'importe laquelle : bière, vin, cidre, sangria, etc. Une fois le concept du pintxo-pote découvert, nous avons très rarement manqué à ce rendez-vous, qui avait lieu le jeudi soir à Gros.
- Viura II : ici, je prenais toujours le même pintxo au chèvre caramélisé et au jambon serrano.
- Kelly's : si vous arrivez tôt, vous trouverez une grande variété de pintxos, notamment, la petite mais délicieuse portion de paella, qui peut être servie comme un pintxo, et accompagnée d'un verre de lambrusco.
- Utxori-bi : il se situe à côté de mon supermarché préféré (Lidl). et propose les meilleurs mini-burgers de l'Histoire, que j'accompagnais généralement d'une bière ou d'un verre de vin blanc.
- B siete : c'est ici que j'ai mangé ce qui est probablement mon pintxo favori (que presque tous mes amis détestaient). Il s'agissait d'un tout petit croissant rempli de txaka. À mon avis, un vrai délice.
Puis, nous avons connu l'endroit où le pintxo-pote acquiert ses lettres de noblesse : la rue Zabaleta.
- La Gaviota Bar (pour nous le « patatas bar ») : ils offrent une grande variété de pintxos, et bien évidemment de délicieuses rations de pommes de terre, que ce soient de patatas bravas (qui, pour les mexicains ne piquent pas du tout), ou des pommes de terre à l'aïoli ou aux fines herbes. Je ne suis pas sûre de ce qu'il y avait dedans, mais toutes les pommes de terre étaient délicieuses. Le seul bémol de cet endroit est qu'il est toujours plein à craquer.
Le bar à côté de La Gaviota (je suis désolée, je n'ai jamais retenu le nom des endroits auxquels on allait pour le pintxo-pote, j'ai dû chercher sur Google Maps tous les noms de bars cités au-dessus) : ils vendent principalement des desserts, mais ça compte aussi comme pintxo-pote. Leur gâteau red velvet est délicieux, tout comme leurs brownies.
Et en parlant de desserts et de nourriture, je dois vous parler des endroits cités ci-dessous, bien qu'ils ne rentrent pas dans la catégorie pintxo-pote.
- Antojitos : ça se trouve dans Gros, très près de la Zurriola. Ils vendent les meilleurs gâteaux de la ville, que ce soient des cheesecakes, des gâteaux red velvet ou des gâteaux au chocolat. L'envie de goûter aux gâteaux nous était venue en rentrant de soirée — nous y passions devant à chaque fois, et cela nous donnait toujours très envie —, mais bien évidemment, c'était toujours fermé à cette heure-là. Un jour, nous avons décidé d'y aller pour le goûter, et nous n'avons pas été déçues.
- Belgrado : un café avec une ambiance cosy et de très jolies vues. Un café bien chaud et un bon gâteau étaient toujours de mise les jours où il faisait froid, ou les après-midis où l'on se retrouvait pour faire nos devoirs.
- Québec Krep'Herria : située dans la Vieille ville, cette crêperie est une excellente option pour apaiser les petites envies sucrées. En plus des crêpes, ils proposent des gaufres et des milkshakes absolument délicieux.
- La Mejillonería : on passe des desserts aux moules, et pour ce qui me concerne, aux meilleures patatas bravas de tout Saint-Sébastien; La Mejillonería propose des pommes de terre accompagnées d'une combinaison de deux sauces succulentes, qui sont encore meilleures accompagnées d'une bonne sangria. Un autre plat incontournable est le sandwich « a la brava ».
J'ai eu de la chance, au début de mon séjour, quand je n'avais pas encore trouvé de logement, que l'homme qui tenait la pension où je logeais — Pensión Aries, je la recommande absolument, très bon emplacement, confortable, abordable, très bon service et excellent accueil — nous trouve, mon amie et moi, dans les rues de la Vieille ville. Comme nous avions très faim, il nous a amenées jusqu'à la porte de La Mejillonería.
-Juantxo taberna: ils ont les meilleurs sandwiches, que ce soient des sandwiches à la tortilla et à la txaka, au jambon serrano, ou aux calamars; ces sandwiches sont délicieux, très grands et rassasiants.
- Kizkurra : des sandwiches super bons, un vrai régal. Malheureusement, bien qu'il se trouve près de mon appartement, je ne l'ai découvert que trop tard.
« Saint-Sébastien est bleue(1), d'un bleu profond, parce que l'eau inquiète ou tranquille perdure; Saint-Sébastien contient toutes les tonalités d'une journée ensoleillée, quand je profitais des couchers de soleil(2) ou celles d'un jour pluvieux, quand je me réfugiais de la pluie, ou je me mouillais(3). Saint-Sébastien semblait briller à chaque lever et coucher de soleil(3). Saint-Sébastien est verte, parce qu'à chaque fois que j'allais dans les monts(5), je pouvais sentir une connexion avec la nature. Saint-Sébastien est marron, comme ces sculptures d'acier rouillé que je contemplais par les journées tranquilles. »
- Si Saint-Sébastien était une couleur, il s'agirait du bleu. Et pas seulement à cause de la mer, de son drapeau, de son blason, de son équipe.
- Un rituel auquel prend part consciemment ou inconsciemment n'importe quelle personne qui habite à Saint-Sébastien, est de regarder le soleil se coucher. Et pour cause! Je n'ai jamais vu des couchers de soleil aussi jolis que dans cette magnifique ville. Même en hiver, les couleurs étaient visibles.
Notre endroit préféré pour profiter du coucher de soleil était Sagües, cette zone qui se trouve à la fin de la Zurriola, au pied du mont Ulia, où peu de touristes arrivent.
Les personnes désirant voir le soleil se coucher, s'installent près du mur de la plage. Et le soleil disparaît lentement derrière l'horizon qu'est l'immense mer. À une certaine période de l'année, le soleil se couche juste à côté du mont Urgull, mais peu importe la saison, sur la Zurriola, la mer laisse des traces d'eau qui servent de miroir, afin qu'on puisse aussi apprécier sur le sable le spectacle que nous offre le soleil.
Regarder le soleil se coucher fait partie de mon quotidien à Mexico, par conséquent, à Saint-Sébastien, je ne le ratais jamais, quoi qu'il arrive, même si cela signifiait partir en courant une fois mon cours de danse classique terminé; chaque coucher de soleil était extrêmement important pour moi, cela signifiait qu'un nouveau jour touchait à sa fin, et qu'il me restait donc un jour de moins à vivre dans cette magnifique ville, mais à la fois, une nouvelle nuit commençait, et c'était une nouvelle opportunité d'en profiter.
- Comme je l'ai déjà dit, il pleut souvent à Saint-Sébastien. Par conséquent, on apprend à apprécier la pluie, que ce soit en la regardant à travers la fenêtre, ou en acceptant de se mouiller, et de se retrouver complètement trempé.
- Les personnes qui n'auront pas vu le soleil se lever ou se coucher à Saint-Sébastien ne pourront pas comprendre ce que je suis en train de dire; mais c'est grâce au soleil que la ville s'allume, qu'elle brille, que ces couleurs chaudes ressortent. Une photographie ne permettra pas de voir à quel point le soleil rend la ville magnifique.
- Une autre chose, à l'instar des plages, est un emblème de Saint-Sébastien; il s'agit de ses monts.
Mont Ulia : c'est le mont que je préfère, parce que même si l'on ne parvient pas à voir toute la Concha — ce qui est le cas depuis le mont Igueldo —, il offre de très belles vues de la Zurriola et du Kursaal. Mais avant tout, j'aime ce mont parce que c'est le mieux préservé, parce que son ascension est plus dure (la pente est raide, « aldapan gora »), et parce qu'il permet de faire la randonnée Ulia-Pasaia, que j'aurais aimé réaliser plus de deux fois. Les vues sur la mer ouverte, les tonalités de l'eau sur les rochers, ces mêmes rochers aux tons clairs, le vert intense, les aqueducs abandonnés dans la nature, la possibilité de voir le phare de la Plata, puis enfin, la halte avec vue sur Pasaia — c'est tout simplement extraordinaire. Après cette randonnée, il faut absolument visiter Pasaia.
Monte Urgull : plusieurs chemins mènent au sommet de ce mont; il y a d'abord les escaliers de San Telmo, puis les rues derrière Santa María, ainsi que les escaliers de l'aquarium, et encore d'autres chemins. Le sommet du Mont Urgull, où se dresse le Sacré-Cœur de Jésus, offre des vues sur toute la Concha, ainsi que sur la Zurriola.
Île de Santa Clara: pour une si petite île, elle compte un tas d'endroits magnifiques. Elle offre des vues différentes de Saint-Sébastien; on peut apprécier l'immensité de la mer, parsemée de pierres, et une vue frontale de la plage de Ondarretaet de la baie de la Concha; sur le côté, on aperçoit le Peine del Viento. Vous trouverez des bancs où vous asseoir pour pique-niquer ou simplement pour vous reposer. Le côté le plus sauvage de l'île attire beaucoup de mouettes, faites attention à ce qu'elles ne vous lâchent pas de petit cadeau sur la tête.
Mont Igueldo: personnellement, je trouve que c'est celui qui offre les meilleures vues de Saint-Sébastien, notamment parce qu'on peut voir la ville dans sa totalité. Mis à part les vues, le mont Igueldo compte un funiculaire qui vous transporte du flanc du mont jusqu'à l'entrée du Parc d'attractions Mont Igueldo, et bien qu'il soit possible de monter à pied, le funiculaire est quelque chose d'assez typique à Saint-Sébastien. Le parc d'attraction comprend de nombreux jeux pour les enfants; les attractions les plus populaires chez les adultes sont le fleuve mystérieux et la montagne suisse. Vous y trouverez le Torreón, l'endroit où l'on peut le mieux apprécier les deux côtes du mont, la ville, et le côté plus sauvage et naturel.
- Une partie de la culture donostienne a influencé de brillants sculpteurs tels que Chillida ou Oteiza. Ces deux sculpteurs ont offert deux symboles à la ville de Saint-Sébastien :
Peine del Viento: la sculpture la plus emblématique de Saint-Sébastien est composée de trois gigantesques pièces d'acier Corten; mais ce qui me touche le plus dans cette sculpture n'est pas tant le matériau qui la compose, mais la façon dont elle encadre la mer et son mouvement. C'est sans aucun doute l'un de mes endroits préférés de la ville, car il permet de la quitter; on a l'impression qu'il n'y a que le mer et nous. Cette sculpture peut s'apprécier lors des marées basses, quand on peut atteindre les pierres qui se situent sous la sculpture, ou pendant une journée de fortes vagues, où le sculpture, en plus de brosser le vent, brosse les vagues. Cette sculpture peut s'apprécier à l'aube, lorsqu'on voit le soleil apparaître derrière le mont Urgull, ou au coucher du soleil, quand les tonalités du ciel s'estompent et contrastent avec la sculpture.
La Construction vide: la deuxième sculpture emblématique de Saint-Sébastien est, comme la première, faite d'acier Corten, et la façon dont la couleur de ce matériau fait ressortir le bleu du ciel et de la mer est absolument incroyable.
La Colombe de la Paix : la troisième sculpture casse avec la couleur et avec l'idée de cadre; la colombe est plutôt comme une borne qui, au sommet du mont Ulia délimite la fin du chemin de Sagües, et apprécie tous les magnifiques couchers de soleil.
Étant donné qu'on parle d'éléments artistiques de la ville, on peut citer MiramArt. Il s'agit d'une intervention récente dans le tunnel de Miramar. Elle donne l'impression d'être sous l'eau, et le soir, des lumières ravivent les couleurs de l’œuvre, c'est vraiment beau.
De la même façon, on peut citer l'intervention architecturale dans l'ancienne usine de tabac, aujourd'hui connue comme la Tabakalera. C'est un espace libre et magnifique, qui cherche à rapprocher les personnes à l'art et à la culture. Cet endroit compte divers espaces tels que des bibliothèques, une salle d'expositions, mais mon endroit préféré est sans aucun doute la terrasse, qui vous permet de voir la ville tout en sentant le vent sur votre visage.
« Saint-Sébastien est comme une maison pour moi(1), même en étant à des milliers de kilomètres de ma famille, Saint-Sébastien m'a accueilli à chaque retour de voyage. »
- Avant de quitter Mexico, je n'aurais jamais imaginé que l'on pouvait sentir qu'une ville était la sienne, de la façon que je sens que Saint-Sébastien est ma ville. À chaque fois que je voyageais, j'avais une folle envie de rentrer, et quand je rentrais enfin, je sentais une sorte de paix intérieure; voir ces ponts traverser l'Urumea, avec leurs jolis lampadaires, caractéristiques de la ville, me faisaient penser : « je suis à la maison ». Après m'être reposée à la fin d'un voyage, je sortais toujours pour voir le coucher de soleil, et pour sentir, qu'il n'y avait pas d'autre endroit dans la monde où j'aurais voulu être plus qu'à Saint-Sébastien, tout simplement.
« Saint-Sébastien me fait sourire, parce que j'y ai connu des personnes magnifiques, qui venaient de très loin, et qui maintenant sont très proches, c'est la famille que j'ai choisie pour moi(1). »
- Tout comme l'idée que j'avais de ce qu'était une maison, mon idée de l'amitié a changé après Saint-Sébastien. Je n'aurais jamais cru qu'il était possible de tisser des liens aussi forts en si peu de temps, mais il se trouve que pendant mon année Erasmus, j'ai fait des choses que je n'avais jamais faites, et ce sont ces moments-là qui nous lient pour toujours à nos amis. Je remercie infiniment toutes les personnes que j'ai connu au cours de mon séjour à Saint-Sébastien, parce que chacune d'entre elles a déposé une petite graine en moi, qui croît sous la forme de tendresse et d'affection. Merci pour chaque conversation, pour chaque jeu, pour chaque cours, pour chaque danse, pour chaque fête, pour chaque nuit, pour chaque moment vécu.
J'ai souvent dit que Saint-Sébastien peut se décrire comme un mont (Igueldo), une sculpture (Peine del Viento), une plage (Ondarreta), une île (Santa Clara), une plage (La Concha), une sculpture (Construction vide), un mont (Urgull), une plage (Zurriola), une sculpture (Colombe de la Paix), un mont (Ulia); mais je suis consciente que tout cela ne vous dit pas grande chose, et je sais que, même avec plus de 2 000 caractères, je ne parviendrais pas à définir la véritable essence de Saint-Sébastien.
Il faut vivre Saint-Sébastien pour pouvoir capturer ses meilleurs moments, mais il n'y aura jamais assez de mots pour décrire une ville aussi magnifique.
« Saint-Sébastien est à la fois mer, montagne, plage, culture... c'est mon endroit préféré dans le monde. »
Cette année passée à Saint-Sébastien m'a laissée complètement sous le charme de la ville. Quand je suis partie de Mexico, je savais clairement quand est-ce que j'allais rentrer. Mais en partant de Saint-Sébastien, il m'est impossible savoir quand je reviendrais, mais une chose est sûre, je ferai tout mon possible pour retourner dans ce magnifique endroit.
Donostia da nirea... laster arte!
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