Jour 18 | Arrivée à Osaka, méditation Zazen et danse Bon
C'est le bon moment pour vous raconter comment je suis finalement allé à Osaka et ai rejoint les autres membres du camp du Lions Club. Cela s'est passé le 18 juillet.
Le matin après l'arrivée des fortes pluies et du typhon, je me suis réveillé vers 5h du matin car nous nous étions mis d'accord hier. J'étais de retour dans la maison de la famille Ishikura et là je devais me rendre à Osaka pour enfin rejoindre le reste du camp. Le camp de jeunes du Lions Club avait démarré la veille, mais comme les routes et tous les moyens de transport étaient fermés pendant deux jours, nous n'avons pas pu quitter Gobo.
Après le petit déjeuner, je ne savais toujours pas si nous y allions en train ou en voiture. Puis maman Mieko m'a dit (et m'a montré) que nous allions là-bas en voiture. Super! Et qui allait conduire? Ishikura-san? Non, maman Mieko. M. Ishikura n'a pas pu conduire à cause du restaurant mais il a été le premier à dire : "Vite, direction Osaka campu, Osaka campu, vite! " J'avais déjà préparé toutes mes affaires en bas et je me dirigeais vers la voiture. Notre chère Mitsa est aussi venue nous dire au revoir.
Heureusement il ne pleuvait pas. Je suis monté dans la voiture, je me suis assis à côté de maman Mieko, du côté gauche et nous sommes partis.
Il nous a fallu plus d'une heure et demie pour arriver à Osaka. Et cela représentait environ 95 kilomètres de route avant d'atteindre le camp. S'y rendre en passant par la deuxième plus grande ville du Japon et l'une des plus grandes régions métropolitaines du monde. Comme vous pouvez le deviner, il nous a fallu un peu plus de temps, d'autant plus que nous nous sommes perdus juste avant de trouver le camp.
Pendant notre voyage, j'étais curieux de voir à quoi allait ressembler la région. Les dégâts ou les impacts les plus importants causés par le typhon étaient la pluie et les inondations. Ce n'était pas dangereux et personne n'est mort, mais les routes et le chemin de fer sont restés sous l'eau pendant 2 jours et ont été bloqués. Ce matin-là il n'y avait plus d'eau sur les routes les plus importantes, mais il y avait encore des panneaux indiquant de ne pas utiliser certaines parties de l'autoroute. Néanmoins, nous roulions vite et c'était amusant et agréable comme toujours d'y aller avec maman Mieko. Je n'arrivais pas toujours à la comprendre, mais à ce moment-là, je riais simplement et tout allait bien. Nous avons dû utiliser à quelques reprises les routes locales, mais nous sommes ensuite retournés sur l'autoroute jusqu'à notre destination.
Je suis fatigué de décrire la région de la préfecture de Wakayama, alors allons droit au but. Une fois que nous nous sommes approchés de la zone de la ville d'Izumisano qui fait partie de la préfecture d'Osaka et qui est l'une des dernières villes satellites du sud de la zone métropolitaine d'Osaka, j'ai revu le gratte-ciel qui se trouvait près de la route conduisant à l'aéroport Osaka KIX et sur le pont Sky Gate. Mais pas cette fois-ci.
Pour la première fois, je suis allé vers Osaka et j'ai réalisé l'étendue de la région. Les plus grandes villes et les plus grands ports que j'ai visités jusqu'à présent étaient Vienne avec moins de 2 millions d'habitants et il n'y avait pas des ports aussi développés et longs. Barcelone est moins peuplée que Vienne, mais compte presque deux fois plus d'habitants à l'intérieur de la zone administrative. Mais à ce moment, je pénétrais lentement dans quelque chose de beaucoup plus grand. Osaka compte environ 2, 6 millions d'habitants (environ un million de plus que Barcelone) et sa zone métropolitaine compte 19 millions de personnes. C'est époustouflant, du moins pour moi.
A quoi ressemble la traversée d'une zone où, dans un rayon de 50 km, vivent tant de gens?
Je ne peux pas vous donner la meilleure des réponses car je n'ai pas été partout, mais je sais qu'il nous a fallu au moins une demi-heure de route sur l'autoroute le long de la côte et dans les ports. Le paysage que j'ai vu est difficile à oublier et était assez nouveau pour moi. J'ai collé mon visage contre la fenêtre et j'ai tenu la caméra tout le temps.
Il devait y avoir au moins 35 kilomètres de zone industrielle le long de la côte qui semblait sans fin. Et ce n'est que ce que nous avions déjà parcouru! La côte avec les usines et les ports de l'aéroport KIX d'Osaka jusqu'à Kobe s'étendait sur une distance d'environ 70 kilomètres. J'ai déjà mal à la tête rien qu'à essayer de me représenter la distance entre les villes en Croatie alors que là ce n'est que pure industrie.
A votre droite vous remarquerez les zones satellites comme Izumisano (et ses environs) et Sakai où les zones résidentielles sont assez petites, par rapport aux maisons familiales et aux bâtiments de taille normale qui font jusqu'à 4-5 étages. Loin derrière se trouvaient les montagnes. Mais vous n'allez pas regarder dans cette direction, croyez-moi.
A votre gauche se trouve cette zone industrielle de 35 kilomètres de long avec des milliers de navires et de bateaux, de chantiers, de grues... Je me souviens avoir vu des milliers d'entrepôts et de hangars appartenant aux grandes entreprises. Certains d'entre eux étaient à Amazon et FedEx. Ensuite, ce qui était intéressant, c'étaient les usines et le fait de voir à quel point tout cela était imposant.
Ce qui m'a le plus impressionné, c'est la manière dont tout cela a été crée et de comment ils ont réussi à le construire. Cela prend sûrement du temps et de l'argent. Il suffit de regarder les constructions pour se sentir petit. Et si une explosion se produisait, je crois que la moitié de la zone de la ville exploserait, se transformant en enfer par la réaction en chaîne. J'espère que cela n'arrivera pas, bien sûr.
Nous avons traversé plusieurs ponts et une dizaine de ces énormes plateformes et îles reliées au continent par de nombreux ponts. Le fait est que l'autoroute passe tout près d'eux et quand il y avait des virages qui tournaient vers le nord, vous aviez l'occasion de voir toute la région vers l'extrémité sud-est ainsi que l'aéroport KIX. Le gratte-ciel ressemblait maintenant à une fourmi.
En parlant d'autoroutes, ce que j'ai aussi trouvé amusant, c'est qu'il y a souvent plus d'une autoroute qui passe en même temps au-dessus ou en-dessous de celle que vous empruntez actuellement. Quelques fois, nous sommes passés sous des croisements allant dans différentes directions et c'était tout simplement dingue.
Que faut-il mentionner d'autre avant d'entrer dans la ville? Il y avait plusieurs énormes ponts blancs au-dessus des rivières ou encore au-dessus des parties où la mer s'aventurait sur le continent. Une fois de plus, j'avais une vue imprenable sur la région. Oh, j'ai aussi oublié de dire que l'autre côté du rivage n'était pas visible.
Entrer dans Osaka
Bien, nous nous approchions de la ville et également des gratte-ciels. Mais nous devions tout d'abord sortir de l'autoroute principale et emprunter une des plus grandes routes locales qui passait sous l'autoroute et qui se dirigeait ensuite vers la ville. Malheureusement, je me suis un peu perdu ici sur la carte mais je sais que nous arrivions assez rapidement dans les rues normales. Il y avait ces autoroutes de ville aussi mais on n'avait pas besoin de les utiliser. Maman Mieko utilisait son GPS pour nous y emmener et je me demandais si c'était possible même pour un local d'Osaka de trouver un endroit et de s'orienter dans une ville pareille sans l'aide d'un GPS.
Nous devions normalement atteindre notre rue dans maximum 10-15 minutes. J'étais entouré de gratte-ciels et d'immenses bâtiments mais l'expérience et les impressions qu'on peut tirer sont bien meilleures quand on se trouve sur une autoroute de ville, à 10-20 mètres au dessus du sol et qu'on a davantage d'espace pour observer le paysage urbain.
Cependant, j'étais capable de continuer à exercer mes activités préférées quand nous étions sur les routes où dans des coins plus grands : Observer les rues, prendre des photos et faire coucou aux piétions qui me faisaient des signes de main.
Les rues étaient relativement bondées, mais honnêtement, pas dans la démesure. Il y avait plein de gens habillés différemment quand on regardait leurs tenues. Hommes d'affaire, étudiants, gens ordinaires... Il y avait beaucoup d'habitants qui utilisaient des vélos, ce que je trouvais bien. Je pense que je serais devenu fou si j'avais dû utiliser une voiture ici. J'ai décidé de faire quelques vidéos pour documenter un peu et voici donc quelques scènes de la ville. Comme vous pouvez le voir, il y a beaucoup de cyclistes et de pistes cyclables. J'en ai remarqué qui avaient un parapluie en même temps de faire du vélo.
En traversant ces quartiers, nous n'avions pas l'impression d'être à Osaka ou dans une ville de plusieurs millions d'habitants. En regardant la vidéo, j'aurais dit que j'étais dans un endroit comme Wakayama. Et, comme mes amis, j'espérais voir des Transformers partout, mais non, tout n'est pas futuriste et il n'y a pas d'objets volant au-dessus des voitures.
Comme nous approchions de notre destination je commençais à être impatient. C'était mon troisième camp Lions et j'allais me faire de nouveaux amis avec qui j'allais passer de bons moments dans les prochains jours. Cependant, nous ne trouvions pas l'entrée du parking d'un hôtel que nous avions vu. Alors nous avons fait deux ou trois fois le tour des rues pour finalement la trouver. Maman Mieko a dû appeler les organisateurs du camp et c'était amusant de suivre la conversation même si je ne comprenais rien, mais j'ai adoré leurs réactions.
Rencontrer les autres membres du camp et départ pour la gare
Bien, on est entré dans le parking et un homme nous attendait. Apparemment, c'était l'un des responsables du camp qui était la personne principale pour nous aider et il parlait aussi anglais. Dès que nous nous sommes rencontrés et que nous nous sommes présentés, j'ai remarqué qu'un bus arrivait sur le parking. Il a dit que c'était le nôtre et que je devais les rejoindre maintenant. J'ai dit au revoir à maman Mieko et on se reverrait bientôt. Elle a parlé brièvement à M. Toru, puis elle est repartie à Gobo.
Alors que je me dirigeais vers le bus, j'ai remarqué que les autres membres du camp commençaient à venir, tenant des paquets de nourriture et d'autres équipements de différentes tailles et ils ne voulaient pas d'aide. J'ai donc rencontré rapidement plusieurs personnes avant de monter dans le bus, mais j'étais encore confus et j'ai remarqué qu'il me manquait quelque chose, comme ma carte d'identité pour le camp et le programme. Heureusement, je n'avais apporté qu'un seul sac dans le camp, car les règles n'autorisaient à prendre qu'un ou deux sacs avec nous à cause de nos déplacements fréquents.
J'ai retrouvé une personne que je connaissais déjà et c'était un ami de Mongolie. Mais je ne m'inquiétais pas pour le reste, ça me prendrait juste un peu de temps pour commencer à les distinguer les uns des autres et me rappeler les noms. On est monté dans le bus et je ne savais pas où on allait.
Je me suis assis à l'avant, juste derrière les moniteurs ou les assistants du camp, des étudiants japonais du même âge que nous. Je pense que j'étais même plus âgé que chacun d'entre eux et il y en avait 17 au total qui ne voyageaient pas en même temps et tous les jours. Je l'ai découvert quand j'ai demandé aux gens devant moi qui ils étaient et ce qu'ils faisaient ici.
On m'a donné le programme du camp et j'ai ensuite regardé qui étaient les autres participants. Cette fois-ci, il n'y avait pas de gars du "voisinage" (anciens pays de l'ex-Yougoslavie) donc on ne pouvait pas tricher en parlant dans une autre langue. Mais c'était toujours un groupe très multiculturel ce que j'ai trouvé bien. Je me demandais qui allaient devenir mon ou mes nouveaux meilleurs amis du camp et si tout allait bien se passer. Il n'y a eu aucun souci au final.
Pendant que j'étais assis là et que je bavardais avec des gars autour de moi, on m'a demandé de me présenter aux autres en utilisant le micro... alors je l'ai fait.
Revenons à notre histoire. Nous avons roulé pendant environ 15 minutes en direction de la gare car le programme disait que nous allions faire une méditation de Zazen et pratiquer dans un temple vers 10 heures. Une fois que nous nous y sommes arrêtés, j'ai pris mes affaires avec moi (et la boisson que nous avions eue) et j'ai sorti mon appareil photo analogique. Il faut toujours être prêt.
Je ne connais malheureusement pas le nom de la station et je ne me souviens pas de grand-chose (le fait d'être occupé avec de nouvelles personnes) mais celle-ci semblait assez ordinaire. Ce n'était pas quelque chose que l'on pouvait s'attendre à voir dans les films avec des trains supers high-tech. C'était plutôt modeste. Nous avons dû descendre les escaliers et faire un petit détour jusqu'à ce que nous atteignions la plate-forme. Et je prenais juste les brochures accrochées aux murs.
Le trajet en train et la marche jusqu'au temple
Nous nous sommes même trompés de gare, ce qui était amusant car nous avons dû courir de l'autre côté pour trouver la nôtre. À propos de gare, le métro que j'ai vu à Vienne près de Schönbrunn m'a semblé être le plus ressemblant. En fait, j'ai même un peu pensé que c'était leur type de métro... ou plutôt de train local. Pourtant, nous n'avons jamais pris le métro, alors oui, c'était le train local, même les zones où vous deviez traverser le terrain le laissaient penser.
Alors que la gare me rappelait un peu la station de métro viennoise (au-dessus du sol), l'intérieur était beaucoup plus semblable à celui du métro hongrois de Budapest. Les sièges du wagon dans lequel nous sommes entrés se faisaient face de chaque côté du wagon.
Ce que nous avions vu des fenêtres, ce sont surtout des maisons qui remplissaient le secteur. Cela ressemblait un peu au passage de Gobo, une fois de plus probablement relativement éloigné du centre et près des montagnes.
J'ai sauté sur l'occasion pour aller à la rencontre des autres. Ce qui est drôle, c'est que au moment où je filmais le trajet, ils m'ont demandé pourquoi je faisais ça et j'ai répondu : "Oh, j'ai un blog donc tu vois... " et nous y voilà.
Après une dizaine de minutes de trajet, nous nous sommes dirigés vers l'autre station, également perdue dans la nature (comme on dirait à première vue). Ce qui a suivi, c'est l'ascension de la rue et de la colline jusqu'au temple où nous étions censés avoir une initiation au Zazen.
Il nous a fallu environ 10 à 12 minutes en partance de la gare pour nous y rendre. Nous devions d'abord passer par la zone d'herbe (en suivant la route bien sûr) qui était à côté du chemin de fer. On aurait dit qu'il y avait peu de trains à passer. Et l'un d'entre eux en était en fait un, alors nous devions être prudents lorsque nous traversions la voie ferrée. Une fois de l'autre côté, la route commençait à monter vers la colline.
Je vais zapper la partie où on discute. Et donc nous sommes arrivés là et il y avait un parking devant le temple.
Je ne me souviens pas de tout, mais le complexe ressemblait plus ou moins au Dojo-ji. Cependant je ne connais pas la superficie de son espace intérieur. Nous nous sommes dirigés vers l'entrée où nous avons découvert quelques sculptures qui, au début, semblaient être un cimetière mais ça n'avait pas de sens. La cour devant les portes était remplie de verdure, de buissons et d'arbres. En suivant les dalles de pierre sur le sol, nous avons atteint le temple avec le moine qui nous y attendait.
La pratique du Zazen
Avant d'entrer dans le temple, on nous a gentiment demandé d'enlever nos chaussures et de les laisser sur les escaliers en bois du temple afin de garder l'intérieur propre. Et je trouvais ça tout à fait normal.
Une fois à l'intérieur, vous vous retrouviez dans une pièce plus petite qui ressemblait probablement à un hall d'entrée. Là, nous avons reçu la brochure en anglais avec des instructions de base sur la façon de faire le rituel et de pratiquer le Zazen. Nous nous dirigeons maintenant dans la grande salle.
Cette pièce ou salle était assez grande et spacieuse. Elle était faite pour pratiquer le zazen car il y avait plein de petits tapis qui nous attendaient sur le sol avec les coussins noirs pour nous asseoir. La salle était entourée d'un mur qui ressemblait à un genre de sanctuaire aux couleurs dominantes dorées, rouges et noires. Il y avait aussi un passage ou des couloirs derrière, mais nous n'avions pas le droit d'y aller. À sa gauche se trouvait le grand bol noir qui servait probablement à la même chose ou à quelque chose de similaire à celui devant le temple Dojo-ji où l'on peut allumer des bâtons en bougie.
Il y avait aussi plein de fenêtres des 2 côtés au moins, donc les rayons du soleil remplissaient la pièce de lumière. Tout cela semblait typiquement japonais ou, certains diraient, typique de l'Asie de l'Est. L'intérieur traditionnel était fait de murs blancs avec des planches de bois pour maintenir la construction et pour conserver un certain style architectural et décoratif.
Avant que tout cela ne commence, nous marchions encore dans le quartier et nous discutions entre nous. J'ai rencontré ici beaucoup de gens qui étaient curieux à mon sujet et qui sont venus me demander les classiques "Tu viens d'où? Comment tu t'appelles? Tu as quel âge? " Et j'ai donné à chacun une réponse différente à chaque question, juste pour rire.
Le moine est alors arrivé avec un traducteur et on nous a demandé de trouver une place et de nous asseoir sur les coussins. Chacun de nous tenait le guide dans ses mains et le moine a commencé à nous dire plus ou moins ce qu'il y avait dedans. Le traducteur a eu parfois du mal à expliquer le but parce que même le moine essayait de trouver les mots. Le fait est que le concept de Zazen pouvait être un peu confus et abstrait.
Pour simplifier, le but de la méditation de Zazen est déjà de ne pas penser à quoique ce soit mais aussi de ne pas se perdre dans le "rien" et rester avec un regard vide, fixant un point. le Zazen est un état d'esprit et de corps quand vous faites... un avec le Zen. C'est quand vous ne faites qu'un avec vous-mêmes et que vous vous êtes débarrassés de tous vos problèmes et de toutes vos pensées tout en étant conscients de vous-mêmes. Ce n'est pas clair? Ce n'est pas étonnant. Je crois que la moitié des gens qui étaient là faisaient une expression du genre "C'est quoi ça? ".
Quand j'aurais de nouveau la brochure, je la scannerai pour vous. Pour l'instant, vous pouvez lire un peu à ce sujet dans mon article précédent.
La séance complète a duré 30 à 40 minutes, ou du moins était censée durer ce temps là.
Le premier problème que tout le monde a rencontré pour commencer, c'était d'essayer de s'asseoir correctement. Ce qui s'est avéré impossible et cela nécessitait d'enfreindre les lois de la physique. Sauf pour le moine. Ensuite, nous avons trouvé une alternative acceptable : ne mettre qu'une jambe sur l'autre (sinon l'idéal était de mettre les deux jambes l'une sur l'autre en position assise. Je ne sais pas comment).
La prochaine étape est de se mettre dans une jolie posture verticale tout en étant assis avec votre dos placé d'environ 90 degrés vers le haut. Le moine faisait le tour et essayait de corriger les postures des autres en pressant le bâton le long de leur dos et de leurs épaules. J'ai eu de la chance de ne pas être corrigé cette fois-ci et d'éviter le moment embarrassant (pas vraiment embarrassant mais plutôt drôle et où tout le monde rit, mais personne ne veut être le clown).
Ensuite, vous devez mettre les mains d'une manière appropriée. La paume droite sous la gauche. Et pendant que vous êtes assis, vous devez orienter votre regard à environ 45 degrés plus loin en direction d'un point sur le sol, mais faites attention à ne pas vous perdre dans vos pensées, à vous endormir, à perdre votre concentration et finalement regarder fixement dans le vide. Ça a l'air compliqué. Et ça l'est.
Le moine voulait maintenant que nous restions dans cet état pendant une dizaine de minutes, puis il nous a expliqué qu'il allait voir chacun d'entre nous et qu'il allait nous frapper avec le bâton. Il a fait une démonstration sur le traducteur ce qui avait l'air assez drôle (bien que nous comprenions tous que c'était une partie sérieuse du rituel) surtout parce qu'il frappait fort et que l'on pouvait clairement entendre le son. Nous avons tous eu un peu peur aussi, que ça fasse mal et nous commencions tous à nous regarder les uns les autres sans être sûrs de ce qu'on devait penser.
Le moine a commencé par la rangée supérieure gauche et a fait des zig-zags. Il avait encore besoin de corriger la posture de certains et ça paraissait drôle de voir le bâton derrière quelqu'un qui faisait penser à une immense règle. Parfois, il était difficile de se retenir de rire.
Bien que j'aie essayé de rester concentré sur le point fixé, sans penser à autre chose, il était impossible de ne pas entendre le bruit du coup sur l'épaule de quelqu'un, avec les autres autour essayant de rire le moins bruyamment possible. Cela a été particulièrement difficile (et ça me fait encore rire maintenant) quand il a frappé quelqu'un si fort qu'on a cru que cette personne allait se couper en deux. Et certains coups étaient assez doux.
Quand il m'a finalement atteint, j'attendais juste le coup et je me demandais s'il allait le faire. Heureusement, j'ai reçu le "coup léger" sur mon épaule droite, ce qui n'était pas si mauvais après tout. Ma voisine a eu la même chance mais la deuxième personne à côté d'elle a été frappée comme si elle avait dû payer pour tous les péchés de sa vie.
Quand il a fini de frapper tout le monde, nous avons quand même dû attendre quelques minutes, puis il a dit que la séance était terminée et que nous avions tous réussi. Je crois que c'était moins intense qu'une séance normale, mais c'était une expérience amusante.
Nous avons ensuite formé plusieurs rangées autour du moine (moi j'étais assis à côté de lui) devant le sanctuaire car c'était le moment de la photo de groupe.
Nous avons remercié Monsieur le Moine et le traducteur pour cette expérience, puis nous sommes allés chercher nos chaussures et sommes retournés à la gare.
Il était déjà aux environs de 11h30 quand nous avons descendu la rue en direction de la gare et le temps était déjà chaud et humide. Nous avions aussi faim alors l'idée était d'aller directement déjeuner.
Trajet en bus jusqu'à l'hôtel et déjeuner
Une fois arrivés à une autre gare, nous nous sommes retrouvés sur une place en train de chercher notre bus. Je n'avais toujours aucune idée d'où nous étions pendant presque toute la journée.
Le trajet en bus était encore d'environ 10 minutes et nous sommes arrivés dans un nouvel endroit. Le bâtiment ressemblait à un grand complexe composé de plusieurs salles. En fait, c'était le gymnase Yao et un lycée.
Nous sommes entrés dans ce bâtiment à l'allure moderne et il était en effet immense. L'entrée avait une grande porte mobile et le hall d'entrée était juste gigantesque. Nous avons monté les escaliers pour atteindre le deuxième étage et l'endroit où nous devions déjeuner.
Nous avons traversé quelques couloirs pour entrer dans une pièce qui semblait tirée d'un rêve. Il y avait plusieurs grandes tables pouvant accueillir jusqu'à 6 personnes chacune et il y avait beaucoup d'espace pour tout le monde sur la table. Derrière les tables à côté des fenêtres se trouvait le buffet avec différentes sortes de nourriture et une superbe sauce. J'avais tellement faim que j'ai commencé à me servir en nourriture dans mes assiettes. J'ai pris des tonnes de riz, de crevettes et d'autres viandes, des pommes de terre et de la salade... Je me sentais si rassasié à la fin et j'en ai peut-être mis plus que ce que j'étais capable de manger. Néanmoins, c'était fantastique. Je me suis assis avec mon ami mongol et les moniteurs japonais du camp se sont joints à nous ainsi j'ai pu avoir une meilleure chance de les connaître.
Tournoi de corde à sauter
Ensuite, nous devions aller au gymnase du lycée et jouer à des jeux. De mon point de vue, c'était une mauvaise idée, car j'avais l'impression que j'allais exploser après avoir tant mangé. Un grand nombre d'entre nous partageaient cet avis. J'ai ainsi eu l'occasion d'explorer les toilettes japonaises qui avaient toutes l'air assez modernes et qui ne me dérangeaient pas du tout avec leurs boutons autour des toilettes.
Nous descendions maintenant vers cet énorme hall d'entrée et marchions plus loin jusqu'à la partie centrale. Là, nous avons trouvé des étagères en bois, beaucoup d'entre elles servaient au moins à une centaine d'étudiants, et nous y avons laissé nos chaussures. Nous avons marché de nouveau en chaussettes sur le sol propre et nous sommes entrés dans le gymnase.
Il ressemblait plus ou moins à celui de n'importe quelle lycée, peut-être un peu plus grand ou plus large. Ou c'est juste que je n'avais jamais été dans un gymnase depuis longtemps et j'avais oublié. Et nous n'étions pas seuls. Il y avait déjà des étudiants japonais qui s'entraînaient. Nous nous sommes assis sur les chaises près des murs et les avons regardés sauter à la corde.
Comme l'équipement principal ici était la corde à sauter, chacun d'entre nous a reçu une corde rouge (et l'a gardée plus tard comme cadeau, mais j'ai malheureusement dû la laisser au Japon, faute de place dans mes bagages). Nous avons occupé la deuxième moitié de la salle et nous avons commencé à faire... quelque chose. Étant donné que j'avais déjà fait tout cela à l'école, j'ai juste répété quelque chose comme sauter en l'air en faisant un ou deux sauts avant de toucher le sol, puis faire aller la corde dans la direction opposée... et en dernier faire croiser la corde en X. Le niveau le plus difficile était de balancer la corde deux fois en faisant seulement un saut et en croisant les mains. Je devais faire attention à ne pas me frapper au visage et toucher mes lunettes avec la corde. Mais vous pouvez imaginer que la plupart d'entre nous se sont cinglés leur propres fesses plusieurs fois.
Le problème avec cet entraînement et ce jeu, c'est qu'il vous fatigue assez vite. Et la seule chose que nous avions eu (ou que j'ai été stupide de prendre au début), c'était du thé vert en bouteille. J'ai décidé d'attendre d'avoir de l'eau.
Pendant que nous sautions à la corde ici, les meilleurs des lycéens japonais (et certains étaient déjà des étudiants universitaires), qui étaient une équipe de 4-5 garçons et filles, faisaient des acrobaties assez folles. Si je tentais de réaliser même une seule d'entre elles, je crois que je finirais à l'hôpital.
Puis ils ont commencé à tirer la corde la plus longue qui était là et ont fait une corde à sauter de 10-14 mètres de long où vous deviez sauter par-dessus au moins 6 fois pour atteindre l'autre extrémité. Et tout ça en courant. Tout le monde ne voulait pas y aller mais préférait plutôt pratiquer seul ou en groupe de deux ou trois (et le problème était toujours de savoir quel était le bon moment pour entrer ou sortir du groupe).
Au début, ces étudiants japonais faisaient la démonstration de leurs compétences et sautaient partout. J'ai aussi connu l'un d'entre eux qui avait coloré ses cheveux et ressemblait à Son-Goku. C'est ce que je lui ai dit. Il était content. Ensuite, nous avons formé deux groupes à chaque bout de la corde et avons commencé à sauter en solo et deux par deux.
Je me souviens en particulier de certains membres du camp comme Roberto, le mexicain, qui n'avait pas enlevé ses chaussettes et a ensuite glissé et est tombé sur les fesses en essayant de sauter par dessus de la longue corde. J'ai sauté à plusieurs reprises en solo et en duo, y compris un duo avec Son-Goku. Mais pendant que j'essayais de faire les figures pendant un solo, je suis tombé sur le cul au moment où j'arrivais à la fin... et je suis ensuite sorti en roulant.
Bientôt, nous avons cessé de nous amuser et nous nous sommes rassemblés car il allait y avoir une autre partie plus officielle avec des membres Lions qui allaient parler de quelque chose. Nous avons de nouveau eu le spectacle avec les étudiants japonais, puis nous nous sommes chacun présentés devant le camp, en disant notre nom et notre pays.
Après nous être assis par terre, fatigués de tout, nous avons rapidement décidé de retourner à l'hôtel (un nouveau). Nous avions passé environ 2 heures et demie dans cette salle à nous amuser.
L'hôtel Grand Yao et la préparation pour la danse Bon-Odori
Le nouvel hôtel avait l'air plutôt bien. En attendant dans le hall d'entrée, nous avons reçu les clés de nos chambres ainsi que les noms des personnes avec qui nous allions passer la nuit. Nous étions au 4e étage et nous avions le choix entre utiliser l'ascenseur et l'escalier. Comme il n'y avait que des hommes dans notre chambre, nous avons décidé d'utiliser les escaliers. Et nous nous sommes perdus à un mauvais étage, bien sûr.
Première nuit dans un hôtel japonais et les choses à savoir sur notre chambre
C'était aussi mon premier hôtel, donc j'étais curieux de voir les chambres. Comme je ne connaissais pas les autres (et dans ce cas ci je veux dire aussi le personnel du camp), je faisais davantage attention à mon comportement. Plus tard, nous avons tous fini par nous détendre, peut-être un peu plus que prévu.
Maintenant, passons aux chambres... La nôtre était assez grande et c'était un autre exemple de ce qui devrait être plus proche de la définition de l'hôtel traditionnel. La pièce ou plutôt l'espace était divisé en quelques pièces. Les deux plus grandes, peut-être de la même taille, étaient meublées d'une petite table avec des coussins autour sur lesquels on s'asseyait et l'autre avait des sacs de couchage et il y avait une entrée donnant sur le balcon.
On était quatre garçons et il y avait deux sacs de couchage de chaque côté qui se faisaient face. Chacune des chambres était également équipée d'un climatiseur.
Ce dont j'aimerais parler ici, ce sont les pièces où se trouvent les toilettes et celle de la salle de bain. Toutes les deux étaient très petites et la pièce des toilettes était assez étroite. J'avais du mal à placer mes jambes car en m'asseyant sur les toilettes, j'étais collé au mur. Je parie que les gens plus grands avaient encore plus de problèmes. Un autre souci, bien que temporaire, était quand la chasse d'eau ne voulait pas s'actionner et que vous commenciez à paniquer un peu.
La salle de bain était équipée d'un lavabo et d'une baignoire avec un long rideau pour protéger l'autre moitié de la pièce. Nous n'avons pas non plus eu à nous soucier des serviettes de toilette puisque chacun des invités de la chambre en avait une sur les matelas de couchage.
Après avoir posés nos sacs, nous nous sommes mis d'accord sur l'ordre de passage à la douche, puis nous avons commencé à nous balader dans les couloirs. Il restait encore environ une demi-heure avant que ne commencent la cérémonie et le festival de danse Bon-Odori.
Dîner avant le festival de Bon-Odori
En se promenant dans les couloirs, on pouvait trouver des canapés et des distributeurs automatiques avec une centaine de sortes de boissons en canettes. Quand il nous restait environ 5 minutes avant de nous rassembler devant la salle, nous avons couru dans les escaliers pour arriver en premier. De retour au premier étage, nous avons trouvé un magasin qui vendait des vêtements et des chaussures ainsi que des gâteaux. Il semble qu'au Japon, il est répandu de trouver des magasins dans l'hôtel. Certains d'entre eux (et même celui-ci) donnaient l'impression que quelqu'un avait pris une partie d'une place du marché et l'avait mise dans l'hôtel.
Alors que nous jetions un œil à ce qui était proposé, le reste des membres du camp ainsi que les animateurs sont arrivés. Mais quand ils ont vu que nous portions des vêtements ordinaires avec des sandales et des tongs, nous avons dû courir à l'étage pour enfiler les polos blancs et mettre des vêtements plus "officiels" ou "de cérémonie". J'ai mis mes chaussures et j'ai croisé les doigts. Nous étions les premiers à descendre et finalement les derniers à arriver dans la salle.
Nous nous sommes rendus au 2ème étage à côté de la cuisine et avons attendu d'entrer dans cette grande salle. Je n'avais toujours aucune idée de ce qui allait se passer là-bas et de ce que nous étions censés faire. C'était ma première soirée avec les autres membres et les responsables du camp et je devais encore apprendre à les connaître et à découvrir l'ambiance qui y régnait. C'est l'heure d'entrer!
Whoaa, c'était une pièce assez grande avec plusieurs tables proposant beaucoup de nourriture qui nous mettait l'eau à la bouche. A côté des portes, les organisateurs avaient disposé sur la table, des boissons. Il y avait à la fois des boissons gazeuses et quelque chose de plus japonais comme... du thé vert.
Avant même de commencer, nous nous sommes assis en groupes autour de 3-4 tables rondes. Le Lions Club d'Osaka et d'autres clubs étaient assis au fond et au bout de la grande table. Cette salle disposait d'une scène avec l'équipement des musiciens de groupe. Mais pour la musique du festival Bon-Odori c'était des tambours traditionnels.
Pendant que nous étions assis là, quelques personnes ont fait un discours sur scène en japonais et en anglais. Je ne me souviens pas de grand-chose, mais ils nous souhaitaient probablement la bienvenue à Osaka, et espéraient que nous passerions un bon moment et que nous avions apprécié le Japon jusque-là. Bien sûr que j'ai apprécié! Avant le début de la danse Bon-Odori, nous avons aussi reçu une sorte de carte, un grand papier fin qui ressemblait à première vue à une serviette de table, mais qui s'est avéré être un grand papier presque entièrement rempli avec du texte en japonais. Je me demandais à quoi cela servait et qu'est-ce que cela disait. Apparemment, ça avait quelque chose à voir avec les sumo?! Mais ils n'ont pas approfondi les explications. Une autre chose qui attendait chaque invité était l'éventail de main avec quelques signes imprimés dessus. Cela a été très utile non seulement ce soir là (quand vous transpirez après avoir dansé) mais aussi les autres jours. Je dois dire que ceux fabriqués au Japon sont assez gros et produisent presque l'équivalent du vent en les utilisant. L'inconvénient malheureusement c'est le moment où vous arrêtez de l'agiter et que alors toute la magie disparaît et vous avez de nouveau aussi chaud qu'en enfer.
Ce qui pouvait nous intéresser davantage, c'était de commencer à manger. Une fois la permission donnée, nous avons occupé la table centrale et nous avons commencé à mettre tous ces plats chauds dans nos assiettes. Pommes de terre, poulet, crabes frits, salade, riz, cookies et gâteaux, boissons pour tout le monde... c'était vraiment une belle soirée. Après le Japon, je suis devenu dingue de la sauce soja japonaise et d'autres épices que l'on mélange avec du riz, de la viande et de la salade. Pendant que je mangeais des sushis à Vienne et que je goûtais cette... saveur... j'avais l'impression d'être de retour au Japon. Bien que j'aie trouvé le livre de Marcel Proust, Combray, ennuyeux, les madeleines (ou dans mon cas, les biscuits maguro/gohan/ebi-tempora) m'ont peut-être permis de réveiller les souvenirs du lieu et de l'instant en les mangeant.
Très bien, c'est l'heure de parler du plus important.
Le Bon-odori et une soirée merveilleuse
Peu après avoir été rassasiés par le dîner, on nous a dit que le festival ou plutôt un spectacle fait pour nous était sur le point de commencer. J'ai préparé mon appareil photo (et vous pourrez voir la vidéo, bien sûr). Puis la musique a commencé.
Le groupe était déjà sur scène : c'était environ cinq gars portant des kimonos blancs et jouant de la batterie. Trois ou quatre d'entre eux avaient les tambours autour de leur cou et de leur poitrine et frappaient avec deux baguettes à percussion de chaque côté et un gars qui en jouait s'est mis sur la scène en bois. Cela m'a rappelé quand je faisait du djembé. Ce qu'on pouvait remarquer, c'était que presque tous portaient des bandanas blancs avec un nœud sur le front. Derrière la scène se trouvait un long tissus de soie rouge et blanc, cependant je ne sais pas ce que cela signifiait. La musique et le rythme faisaient bouger tout le monde qui tapotait en rythme la table avec les doigts. Comme effectivement j'avais déjà fait du djembé, j'ai eu soudainement envie de sauter sur scène avec un de leurs tambours supplémentaires et de les rejoindre.
Les hommes jouaient depuis environ une minute quand les femmes en kimono et avec un grand chapeau jaune triangulaire ont commencé à entrer dans la pièce en dansant et en marchant l'une derrière l'autre. Les choses sont devenues plus intéressantes. C'était donc le début de cette danse Bon-Odori, on pouvait voir à quoi elle ressemblait. Ou du moins ce à quoi elle ressemblait sous une de ses formes. Le mouvement type consistait à agiter les deux mains vers la gauche et vers la droite, de haut en bas, en regardant vos pas et en bougeant la tête aussi. Le Bon-Odori... attendez, vous ne savez pas ce qu'est en fait la danse du Bon-Odori, n'est-ce pas?
La danse Bon (ou "Bon-odori" comme diraient nos Japonais) et son festival sont l'une des coutumes les plus populaires et les plus répandues au Japon. Ils nous ont dit qu'elle était traditionnellement célébrée depuis deux siècles. Bien que nous n'ayons vu aucun festival à l'extérieur de la ville, nous avons appris quelques pas et avons apprécié le spectacle de Bon-odori. La fête elle-même fait référence à la coutume bouddhiste (mais au Japon) en l'honneur des esprits de nos ancêtres. Je pourrais la comparer avec la fête de la Toussaint (ou Halloween) le 1er novembre. Les familles se rassemblent et rendent visite aux tombes de leurs ancêtres. Cependant au Japon, il y a aussi un rapport avec les esprits des ancêtres qui visitent par la suite les autels de la maison. J'ai dit dans d'autres articles que j'avais vu des autels dans de nombreuses maisons que j'ai visitées, en particulier dans des familles plus traditionnelles ou dans des maisons de retraite. En parlant de durée, le festival dure trois jours et comme nous étions dans la région du Kansai, nous avons profité du dernier jour (du 15 au 18).
Les femmes portaient un kimono rose-blanc-bleu et "l'équipe" se composait de femmes plus jeunes et plus âgées (seniors). Je dois admettre que les chapeaux paraissaient assez étranges, du moins pour moi. Je n'avais vu ça nul part auparavant et malheureusement l'une des premières associations était le personnage de Pyramid Head. Les chapeaux étaient probablement un cercle dans leur base, mais ils ont été pliés en deux moitiés au milieu et sont ensuite mis sur la tête en leur donnant l'aspect d'un triangle étrange ou même d'un melon (mais jaune, vous n'allez pas manger).
Je les ai filmées dansant pendant une minute ou deux et vous pouvez regarder la vidéo (et peut-être apprendre les mouvements? ) ici.
Quand les femmes ont terminé leur danse, elles se sont lentement écartées et ont laissé la nouvelle équipe arriver. Nous les avons applaudis et on voyait maintenant plusieurs hommes en kimono bleu, short blanc et bandana blanc sur leur tête. À première vue, on aurait dit qu'ils étaient prêts à faire la fête dans des vêtements hawaïens, ils ne leur manquaient plus que les fleurs autour du cou. Ils paraissaient encore plus "gangsta", en faisant des mouvements qui descendaient avec leur corps, ils étaient parfois presque accroupis et dansaient en même temps. Cela a aussi duré quelques minutes, puis ils se sont retirés derrière les portes.
Les femmes sont revenues et ont commencé à se déplacer lentement autour de la table en dansant et en nous invitant à les rejoindre. Bien sûr que nous l'avons fait!
Les membres du Lions Club nous ont apporté des boîtes avec un kimono blanc à enfiler si nous le voulions. J'ai décidé d'en prendre un immédiatement parce que, pourquoi pas?
La longue queue occupait toute la salle et nous avons commencé à nous déplacer lentement dedans en essayant d'apprendre les pas en même temps. Tout le groupe se composait désormais des dames japonaises, des responsables et des moniteurs du Lions Club et de nous, les jeunes du camp. Certains d'entre nous étaient un peu timides ou avaient du mal à faire les pas. Je me retrouve souvent dans ce groupe à beaucoup réfléchir et à analyser ce qu'il faut faire et comment le faire plutôt que de simplement essayer directement de le faire. En fait, dans les deux cas, je me loupe et je continue de faire les mauvais pas pendant au moins une demi-heure.
Je dois dire que j'ai vraiment aimé la danse et la musique. Au début, je me suis retrouvée entre ces vieilles dames qui souriaient chaque fois que moi ou n'importe quel autre jeune du camp tournions notre tête à 360 degrés pour tenter désespérément de reproduire les mêmes mouvements. Finalement, j'y suis parvenu. Il faut faire attention à ne pas se perdre et à ne pas "sortir du système" en inventant ses propres mouvements ou en ayant en tête son propre rythme. Cela m'est bien sûr arrivé au moment où j'applaudissais quelques secondes avant les autres et que je me sentais un peu bête.
Voulez-vous apprendre les pas? C'est difficile à décrire et, bien sûr, cela n'a aucun sens, sauf si on regarde quelqu'un le faire. Je vous recommande de regarder cette vidéo. Ce que nous avons fait, c'est d'essayer de bouger en agitant les mains vers le haut à droite puis vers le haut à gauche en faisant deux cercles tout en bougeant les mains. Ensuite, vous passez en deux cercles vers le côté inférieur droit et faites un cercle vers le côté inférieur gauche. Je ne suis toujours pas sûr au sujet d'une partie (je l'ai mal faite plusieurs fois) lorsque on arrive à la fin et qu'on est censés taper dans les mains. Après quatre fois, on changeait de direction avec les deux mains vers la droite et vers la gauche, mais sans faire de cercle. Ensuite, les deux mains se font un signe l'une l'autre, forment un cercle et finissent sur le côté droit un peu au-dessus de votre tête. Petite pause et deux tapes dans les mains! Voilà, c'est tout. Ça n'a pas l'air mal, n'est-ce pas? Ouais, allez voir la vidéo, je suis nul pour vous expliquer.
Le problème avec cette danse, c'est que vous serez vite fatigués et que vous ne sentirez plus vos jambes après quelques cercles. Étant donné que la danse exige de vous de faire les petits pas avec vos deux pieds, abaissez un peu votre corps alors que cette posture vous fatigue beaucoup... et marchez maintenant comme ça pendant 15-20 minutes. Ça a l'air amusant, mais ça donne vraiment l'impression qu'on vous frappe avec une batte de base-ball.
À la fin, tout le monde avait appris à danser et nous voulions aussi faire une pause. Ce qu'on a fait. Après de grands applaudissements, nous nous sommes dépêchés de boire quelque chose et puis la séance photo a commencé. Il y avait même une mascotte du Lions Club (ou juste quelqu'un qui portait un costume de lion) vêtue du kimono, alors nous avons pris une photo de groupe tous ensemble.
La soirée s'est terminée par des nominations à la fin du programme. Nous nous sommes tous assis à nos tables, morts de fatigue, et nous avons écouté le personnel du Club Lions parler sur la scène. Ils voulaient nous remercier d'avoir participé et d'avoir appris un peu plus de leurs coutumes. Et ensuite ils voulaient dire qu'il y avait plusieurs personnes qu'ils avaient observées qui s'était très bien débrouillées pendant la danse. Les gagnants allaient recevoir un kimono spécial en guise de prix et de souvenir de cette soirée. Le meilleur danseur de la soirée était Grégoire de Belgique et le reste des distinctions sont allées à Béatrice d'Espagne et à Gabrielle des États-Unis.
La fête était désormais terminée et nous avons quitté la salle. Comme c'était dommage de laisser toutes les bouteilles de jus sur la table, nous en avons pris quelques-unes avec nous dans les chambres.
Programme pour le jour suivant
(La vue de notre balcon sur le côté sud d'Osaka.... ou plutôt sur les villes satellites)
Nous sommes retournés dans nos chambres et nous avons passé au moins une heure avant de nous endormir finalement. J'avais encore des problèmes avec mon nez alors j'essayais d'éviter le climatiseur, mais sans lui, nous avons tous failli mourir. J'ai dormi pour la première fois sur des petits matelas à même le sol dans un hôtel et c'était plutôt confortable. On avait plein de couvertures et d'oreillers. Le problème venait des fenêtres du balcon. En fait, l'histoire est spéciale.
Les fenêtres ou plutôt les murs mobiles étaient assez transparents lorsqu'il s'agissait d'empêcher la lumière du soleil de pénétrer. Même lorsque nous éteignions les lumières, on pouvait vraiment voir la lumière des rues. Puisque je suis ce genre de personne qui a besoin de ténèbres et d'obscurité pour s'endormir, je n'en attendais pas grand-chose. Mais maintenant, après 5 mois en Autriche, je m'y suis habitué. Mais je me réveille tôt avec le lever du soleil. Presque la même chose s'est passée là-bas, j'ai été le matin parmi les premiers à ouvrir les yeux.
Et qu'est-ce qu'on allait faire le lendemain matin? Nous allions faire un trajet de 6 heures direction... Hiroshima! (pour en savoir plus sur notre voyage à Hiroshima et au Parc du Mémorial de la Paix, cliquez ici). J'étais si impatient. Et je me suis endormi. Bonne nuit!
Merci de m'avoir lu!
Crédits photos: Lions Club d'Osaka et ses animateurs.
J'allais presque oublier! Si vous êtes en Erasmus ou en voyage à Paris et que vous avez envie de vous imprégner de la culture japonaise, de découvrir les meilleurs restaurants de ce pays d'Asie et d'explorer le Little Tokyo parisien, jetez un œil à l'article d'Erasmusu pour tout savoir sur le quartier japonais de la capitale française !
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