Les raisons pour lesquelles je me rends seule en Turquie cet été

Je vais en Turquie cet été et je pars seule. Cette décision n'a pas été facile à prendre. De nombreux amis et proches ont tenté de m'en dissuader. Toutefois, maintenant que j'ai réservé mes billets d'avion, mon logement et que j'ai réglé mon visa, je suis certaine que j'ai fait le bon choix. Ci-dessous, j'ai dressé une liste des raisons qui m'ont poussées à me lancer dans cette aventure en solitaire et je la montrerai à quiconque tentera à nouveau de remettre ma décision en question. Pour ceux qui ne me connaissent pas : Je vais me dévoiler comme jamais je ne l'ai fait auparavant dans mes publications et j'espère, de cette manière, donner l'envie à certains de sortir de leur zone de confort et d'assouvir leurs rêves les plus fous.

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Pourquoi la Turquie?

Mon intérêt pour la Turquie remonte à environ 5 ans, à un rêve pour être précise. J'étais en train d'admirer la magnifique eau bleu turquoise d'une mer et ses vagues venant se briser sur des rochers. Rien d'autre ne s'est passé durant ce rêve, mais je me souviens de deux choses :

• Je me sentais apaisée
• Je savais que j'étais en Turquie, même si je n'y avais jamais mis les pieds. Paradoxalement, je passerai la majorité de mon séjour loin de la côte, mais j'aime à croire que mon rêve avait une certaine signification.

  Avant que vous ne me preniez pour une folle, laissez-moi remonter au mois de juin 2019. Alors que je parcourais un site de voyage (dont je n'arrive malheureusement pas à me souvenir du nom), je suis tombé sur une photo d'un ciel rose dans la région de Cappadoce dans lequel apparaissaient des montgolfières. La beauté de l'endroit m'a laissé sans voix et a ravivé plus que jamais ma soif de voyager (n'en déplaise à mon compte en banque). J'ai alors découvert Istanbul, Pamukkale et Izmir et en rien de temps, j'avais esquissé un itinéraire qui me ferait découvrir toutes ces villes plus extraordinaires les unes que les autres.

  

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  Par ailleurs, j'ai découvert des choses extraordinaires à propos de la culture turque, allant de la cuisine traditionnelle aux hammams. Néanmoins, ce ne sont pas seulement la beauté et la culture du pays qui m'ont séduite. Ci-dessous, j'ai mentionné 3 raisons principales pour lesquelles j'ai choisi la Turquie.

  C'est pas cher

  Je savais déjà que je dépenserais moins pour ce voyage qu'à l'accoutumée (sans prendre en compte le prix des billets d'avion), mais ce n'est qu'une fois que j'ai commencé à effectuer quelques recherches sur l'endroit que je me suis rendu compte à quel point j'allais faire des économies. Un lit dans une auberge de jeunesse coûte environ 10 £/la nuit, un long trajet en taxi vaut la moitié et même le prix d'un repas dans un restaurant chic reste abordable. Je suis étudiante et c'est l'information dont j'avais besoin pour franchir le pas.

  L'industrie du tourisme commence à avoir du succès en Turquie, mais les tensions politiques (entre autres choses) du pays font que la Turquie demeure un trésor caché. C'est actuellement le moment idéal pour visiter le pays. En outre, à l'approche du Brexit, j'aimerais profiter au maximum de la valeur économique de la livre, raisonnable pour le moment, avant qu'elle ne s'effondre pour de bon!

  Je veux surmonter la barrière de la langue

  J'ai déjà un peu voyagé dans ma vie, surtout au cours de ces dernières années, mais je ne me suis jamais rendu dans un pays dont la langue m'est totalement étrangère ou dans lequel la population ne parle pas couramment l'anglais. À cet égard, le fait d'être en Turquie représentera un défi, d'autant plus que je n'aurai personne pour m'aider à me faire comprendre.

  Comment vais-je gérer ce problème? Je m'efforcerai d'apprendre autant de mots et phrases de base en turque que possible durant les semaines précédant mon voyage (je vous donnerai plus de détails lorsque je serai entrée dans le vif du sujet). Étant donné que je suis une étudiante en Langues Modernes, je pense que j'y trouverai beaucoup de plaisir. Par ailleurs, si je rencontre des difficulté, je compte bien utiliser les glossaires qu'on trouve dans les guides, les traducteurs en ligne et même un peu de langue des signes pour me débrouiller.

  

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  Je veux démonter les stéréotypes

  Vous allez peut-être penser que je suis naïve, mais lorsque l'on me dit que je ne dois pas aller en Turquie parce que je risque de me faire agressée ou assassinée, c'est à peine si j'ai peur. D'une part, des crimes surviennent dans les endroits les plus sûrs du monde (même s'ils sont moins fréquents, je dois l'admettre) et les probabilités pour que j'en sois victime sont, selon moi, très faibles. D'autre part, étant donné que je suis quelqu'un de têtu, il est tout simplement impossible que je laisse un risque pareil m'empêcher de visiter ce qui est peut-être l'un des plus beaux pays du monde.

  Par ailleurs, la majorité des personnes qui m'ont mises en garde contre ces risques n'ont jamais mis les pieds en Turquie et se contentent de faire des suppositions à partir de qu'ils ont vu dans les médias. C'est pour cette raison que j'ai l'intention de m'y rendre et de me faire mon propre jugement. Je serais alors en mesure de démonter certains mythes que j'ai pu entendre au cours de ces derniers mois.

  Pourquoi partir seule?

  Si vous avez lu mon article sur les avantages et les inconvénients de voyager seul (je vous mets ici les liens vers le premier article et vers le deuxième article), vous savez probablement que j'aime parcourir le monde en solitaire. J'éprouve un tel sentiment de liberté à pouvoir faire ce que je veux, quand j'en veux, sans avoir à tergiverser avec quelqu'un pendant des heures pour se mettre d'accord sur ce que vous voulez faire. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas envisagé d'inviter quelqu'un, au contraire, j'y ai beaucoup pensé. Ci-dessous, j'ai dressé une liste des raisons qui m'ont poussées à ne pas le faire.

  Je veux surmonter mes peurs

  Il faut savoir que je suis une trouillarde, pour ceux qui ne l'auraient pas encore remarqué. Je panique dès que j'entends un bruit en bas alors que je suis seule chez moi, je tremble de peur à l'idée de devoir faire une présentation devant la classe et il n'y a aucune chance pour que vous m'aperceviez à moins de 10 mètres d'une limace (ce n'est pas une blague : je veux que mon corps soit incinéré après ma mort et c'est en grande partie parce que je crains qu'il soit dévoré par des créatures visqueuses). Ce voyage me permettra de me dépasser à tous niveaux.

  Il y a deux problèmes en particulier que j'aimerais résoudre pendant mon séjour en Turquie : ma peur de la mort et ma peur des autres (anxiété sociale). Le premier est survenu il y a quelques années de cela lorsque les attentats terroristes ont commencé à se multiplier en Europe. Je me souviens d'un moment où j'en entendais parler si régulièrement que je n'avais presque aucune réaction lorsqu'un nouvel attentat avait lieu.

  

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  Depuis, la peur la mort est devenue l'une de mes phobies. Cela ne chamboule pas mon quotidien, mais certaines situations me rendent plus nerveuse qu'auparavant. Je me dit que je commence seulement à me rendre compte que la vie est courte et qu'elle ne tient qu'à un fil. J'aimerais accomplir tant de choses, mais je ne suis même pas certaine que je serai en vie demain. On ne sait jamais ce qui peut arriver.

  Assez parlé de mort pour le moment, venons en à mon anxiété sociale, contre laquelle je me bats depuis si longtemps. J'ai souffert de mutisme sélectif entre mes 2 et 11 ans et même si c'est maintenant du passé, il y a encore quelques symptômes du trouble qui subsistent et qui influencent ma vie quotidienne. Par exemple, je n'aime pas entrer des pièces bondées de monde, sauf si j'ai prévu de retrouver quelqu'un et j'ai tendance à croire que les gens ne m'aiment pas, même s'ils m'ont clairement dit le contraire.

  

  En quoi mon voyage en Turquie va-t-il m'aider à résoudre mes problèmes? En ce qui concerne ma peur de la mort, je me retrouverai sûrement dans des situations qui pourraient - mais ce ne sera pas souvent le cas - mettre ma vie en danger. Je passerai deux semaines dans un pays qui apparaît souvent dans la liste des pays les plus dangereux du monde, je prendrai plusieurs fois l'avion durant mes vacances, je serai une fille étrangère, seule dans les rues d'un pays où les hommes estiment que les "femmes occidentales" sont des "filles faciles" (c'est du moins ce que j'ai entendu) et je me trouverai parfois très proche de la frontière syrienne.

  Pour le moment, je n'ai pas du tout peur. En effet, maintenant que j'ai convaincu un nombre incalculable de personnes que tout va se dérouler sans à-coups, je suis persuadée que tout se passera bien. Néanmoins, je sais qu'une fois sur place, j'aurai quelques moments de panique. Ma mission sera alors de surmonter ces situations seule et j'espère qu'au fil du voyage, j'aurais davantage confiance en ma capacité d'y parvenir seule.

  Pour ce qui est de mes troubles d'anxiété sociale, c'est un peu différent. Certaines situations me confronteront à ma peur immédiatement, car je serai amenée à rester dans des auberges de jeunesse et à rencontrer de nouvelles personnes tous les jours. Toutefois, mon objectif premier est de commencer à me sentir mieux dans ma peau. J'espère que le fait de revenir de ce voyage en un seul morceau (on touche du bois!) me fera prendre conscience de mon potentiel et m'aidera à gagner confiance en moi. Ce changement d'état d'esprit m'aidera à long terme, j'ose à le croire. Après ce grand pas en avant, j'espère que d'autres choses se mettront en place naturellement.

  

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  J'aime prouver aux autres qu'ils se trompent

  Je l'ai déjà dit, mais je le redis : Je suis quelqu'un d'extrêmement têtu. Je me remets souvent en question, mais si quelqu'un me dit que je ne suis pas capable de faire quelque chose, je mets tout en œuvre pour lui montrer qu'il a tord. À chaque qu'on a tenté de me dissuader de me lancer dans ce voyage, mon idée de partir s'est confortée. C'est particulièrement le cas lorsque l'on m'avance l'argument de mon sexe comme argument principal. Je ne vois pas en quoi être une femme devrait limiter mes possibilités dans la vie, je refuse de l'accepter.

  Cela ne veut pas dire que je ne prendrai pas de précautions. Je suis bien évidemment consciente du fait que l'émancipation de la femme n'en est pas au même stade en Turquie et au Royaume-Uni et je ferai en sorte de m'habiller modestement pour ne pas attirer l'attention de la gente masculine. Néanmoins, sachez que j'entends bien monter dans cet avion le 28 août et prouver à tous les cyniques qu'ils avaient tord!

  Je crois en moi

  Enfin, j'ose espérer qu'il y a au fin fond de moi, derrière tout la haine que j'éprouve envers moi-même, une lueur d'espoir que j'appelle confiance en moi. Je sais que j'en suis capable et je veux également me prouver que j'en suis capable. J'ai hâte de visiter la Turquie, mais je pense que j'ai encore plus hâte de revenir de mon voyage. Pourquoi? Tout simplement parce que je pourrai repenser à mon voyage et me dire 'j'ai vraiment fait ça'.

  

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