Liège est une ville de Belgique que peu de gens connaissent : ceux qui passent plus de deux mois dans le pays s'intéressent d'abord à des endroits comme Bruxelles, Anvers, Bruges ou encore Gand. Pour moi, c'était la troisième fois que je visitais ce pays si riche.
L'occasion valait la peine : la Nocturne des Coteaux de la Citadelle. Cet événement, qui a lieu chaque année le premier samedi d'octobre, a pris une ampleur internationale dû à la quantité d'habitants de pays voisins qui y assistent.
Liège est une ville qui, selon moi, est trop peu reconnue. Chaque jour passé en Belgique me fait prendre conscience des trésors cachés dans tous les coins du pays. Liège est considérée comme la grande méconnue de Belgique, car beaucoup pensent qu'il n'y a rien à y voir. Néanmoins, je peux vous affirmer tout le contraire : Liège possède une richesse architecturale digne d'admiration, une des vies universitaires les plus importantes de toute la Belgique avec énormément d'étudiants Erasmus (une de mes meilleures amies de Madrid a passé son Erasmus à Liège et elle ne changerait pour rien au monde), une vie nocturne animée et un esprit très cosmopolite dans ses rues et ses places.
Avant de rentrer dans les détails de l'événement à proprement dit, j'aimerais vous parler brièvement de l'histoire de la ville pour contextualiser. Liège est la deuxième ville la plus peuplée de Wallonie (la partie sud de la Belgique), est située en bord de Meuse et possède de nombreux ponts qui vous emmènent d'une rive à une autre. Elle est située à proximité de la ville néerlandaise de Maastricht et était la terre natale de l'empereur Charlemagne.
Liège a acquis une importance si considérable que l'architecte et ingénieur espagnol Calatrava s'est penché sur la ville en 2009 pour concevoir l'une des gares ferroviaires les plus grandes d'Europe, la Gare des Guillemins. Pour rejoindre le centre-ville depuis la gare, vous devez traverser la Meuse via une passerelle.
Je vais maintenant me pencher sur le festival. À quelques pas de la gare, une foire avait été installée avec de nombreuses attractions et kiosques de nourriture proposant les sucreries typiques belges. Je n'étais pas encore tellement habituée aux gaufres et je m'en suis donc commandée une avec mes amies : à tomber par terre. Nous avons d'abord fait un peu de tourisme dans la ville et avons visité l'emblématique Cathédrale Saint-Paul, symbole de Liège, le palais des princes-évêques, considéré comme le plus grand bâtiment gothique du monde, ou encore l'Archéoforum. La circulation avait déjà été détournée et une atmosphère festive régnait dans les rues. Comme le froid n'avait pas encore pointé le bout de son nez, les terrasses étaient bondées et de nombreux touristes et des familles se promenaient simplement parmi les friteries ou les marchands de sucreries des rues principales de la ville.
Une fois le soleil couché, plus de 20 000 bougies, placées dans tous les coins de la ville, ont été allumées. En journée, elles étaient éteintes sur les trottoirs et escaliers. Comme à Gand, vous pouvez suivre un parcours afin de contempler les différents points de lumières et les flambeaux prévus pour l'occasion, plus simples et modestes que ceux de Gand. Le parcours débutait place Saint-Lambert.
Le clou du spectacle était l'escalier de la montagne de Bueren, qui relie la partie basse de Liège à la Citadelle, située sur la colline et depuis laquelle vous pouvez admirer une vue incroyable sur la ville. L'escalier était recouvert de centaines de bougies et semblait revêtu d'un manteau de feu. L'accès était interdit au public pendant une heure, alors que les milliers de touristes présents s’impatientaient pour pouvoir grimper au sommet. Le simple fait de regarder cet escalier m'a déjà laissée bouche bée.
Pour patienter pendant qu'ils ouvraient l'accès, nous nous sommes rendues à un stand de pains saucisses à quelques mètres de l'escalier, où les pains étaient assaisonnés d'une des célèbres sauces belges. Moi qui n'aime normalement pas les hot-dogs, je peux vous assurer que c'était l'un des meilleurs pains saucisses que j'ai jamais mangés.
Avant de monter l'escalier interminable, nous sommes entrées dans une espèce de cour qui avait été décorée et où une exposition présentait diverses œuvres de plusieurs artistes, simplement éclairées par les bougies. Nous sommes ensuite sorties pour nous diriger vers l'escalier, que des centaines de personnes étaient en train de monter. Les visiteurs trébuchaient de temps en temps à force de faire attention à ne pas marcher sur les bougies.
À mi-chemin, nous nous sommes arrêtées pour reprendre notre souffle : mon amie qui a étudié là-bas m'avait dit que l'escalier était long et pénible, mais je n'imaginais pas que c'était à ce point-là. Nous avons fait quelques photos pendant que les gens nous contournaient et avons ensuite continué notre chemin jusqu'au sommet. C'est le lieu le plus sombre de toute la ville. Des groupes de musique jouaient sur de petites scènes et des spectacles improvisés animaient même les rues. Nous avons continué notre chemin vers un petit sentier guidé par des bougies et sommes arrivées à une exposition de peintures et d’œuvres un brin abstraites (parmi lesquelles se trouvaient la Maléfique, comme vous pouvez le voir sur la photo).
Nous avons fait un tour et nous nous sommes arrêtées quelques minutes au point de vue afin de contempler la beauté de la ville illuminée seulement par ces petites bougies. Impressionnant.
Nous sommes descendues de la colline par le même escalier, sur lequel il ne restait presque plus de bougies allumées car elles avaient été piétinées ou cassées. Nous n'arrêtions pas de nous demander comment faisaient les habitant qui vivent au bord de l'escalier pour monter et descendre toutes ces marches chaque jour.
C'était une expérience géniale, qui s'est terminée par une nuit de fête parsemée de pluie, avant de reprendre le premier train pour rentrer à Bruxelles à 6h du matin.
Je reviendrai explorer cette jolie ville plus en profondeur.