Mon Semestre d'été à Bruxelles
AVANT / PROPOS
Venant d’un cursus en design assez général, je n’avais pas d’idées claires sur ce que pouvait être réellement un projet en design urbain. Certes, un design qui s’intéresse et s’interroge sur des questions urbaines mais je n’allais pas loin que ça dans ma réflexion. Ainsi, dans le cadre de mon échange Erasmus entre février et juin 2019, j’ai eu l’opportunité de me rapprocher et de découvrir ce cursus au sein de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles.
Le Design Urbain à l’arba se conçoit comme un laboratoire d’exploration artistique, théorique et pédagogique du paysage et de la fabrique urbaine. Il propose à des étudiant-e-s aux profils pluriels d’expérimenter, penser et fabriquer les espaces urbains de demain. La pédagogie vise à développer leur culture de l’espace contemporain et de ses enjeux – esthétiques, éthiques et politiques.
Le cursus forme des designers d’espace et permet de développer la pratique de divers métiers de l’urbain : aménagements et interventions plastiques dans et sur l’espace urbain, pratiques artistiques, conception et animation de dispositifs socio-culturels. Le design urbain, à la différence d’autres disciplines du champ du design, crée non pas seulement des objets mais engendre un espace viable et habitable, un espace en devenir.
PRESENTATION
Lors de mon séjour à Bruxelles, j’ai remarqué qu’il y avait une grande tendance à travailler collectivement dans les projets d’atelier à vocation artistique et culturelle. A l’arba comme dans d’autres écoles et institutions d’art et de culture, on encourage vivement la multidisciplinarité des projets et la participation citoyenne. Les profils d’artistes, designers et architectes/ urbanistes ou performeurs, musiciens et danseurs qui auraient la capacité de travailler ensemble, sont généralement bien entretenus et favorisés.
C’est pourquoi, la méthode d’enseignement que j’ai reçu dans l’atelier design urbain s’appuie principalement sur des ateliers et workshops dans lesquels j’ai développé individuellement et collectivement une recherche-projet sur une problématique urbaine contemporaine. Les projets-travaux des autres ateliers (paysage, mobilier…) impliquent aussi une immersion sur le terrain et dans le monde professionnel ; expérience au cours de laquelle j’étais amenée à côtoyer des acteurs du monde de l’art contemporain, de la culture, et des professionnels de l’architecture, du paysage et de l’urbanisme. Ces travaux d’atelier sont généralement enrichis par les cours artistiques à choix, techniques et théoriques dispensés au sein de l’ARBA.
JOURNEES PORTES OUVERTES / JPO
Fils, traces et végétaux Installation dans le jardin du cloitre à l’Arba- Esa 15 / 16 mars 2019
Même si, sans le vouloir, j’avais raté les journées portes ouvertes à Toulouse, je me suis rattrapée à Bruxelles. Étant donné que le cursus design urbain est moins classique et éclatant que d’autres car bien récent, les journées portes ouvertes étaient une occasion idéale pour moi et les autres étudiants pour diffuser nos visions et imaginer les espaces pour les visiteurs et les futures étudiants. Avec notre titulaire de mémoire Alice FINICHIU, nous avons imaginé et créé un nouvel aménagement pour la cour du cloitre, cet espace sans usage désormais transformé et pensé tel un nouvel espace de convivialité.
Tout au long du mois de février, nous avons préparé le terrain de travail entre l’équipe design urbain, la communauté étudiante et l’espace de réaménagement. Nos missions rejoignent nos objectifs, nous devions donner plus de visibilité à l’atelier, réactiver l’action dans l’académie et devenir acteurs de notre propre cadre d’étude. Sur le plan technique, nous devions inventer collectivement un dispositif permanent appropriable et convivial, maintenant le lien social et le faire ensemble.
https://designurbainarba.wordpress.com/2019/03/15/journal-de-bord/
WORKSHOP Esquisse commune Avec la participation de l’école d’Architecture de l’ULB Horta-la Cambre et atelier Design urbain de l’Arba-Esa
En mois d’avril et dans le cadre d’un workshop d’une semaine, qui réunit entre les étudiants de design urbain de l’arba et étudiants d’architecture et paysage de l’ULB Horta- la Cambre. J’ai eu la possibilité de participer dans un projet collectif sur les trois phases, qui vont de la conception, à la modélisation du prototype jusqu’à la réalisation et la mise en espace pour exposition. «L’esquisse Commune» est un projet collectif, conçu par des professeurs architectes, artistes, designers et urbanistes avec la participation de leurs étudiants ; et ce, à des fins de rénovation et d’intervention dans des espaces urbains, préconçus en amant et choisis avec soin par les opérateurs initiaux. Cette année-ci l’EC a pensé un projet de création de modules mobiles et transportables, visant à développer un aménagement paysager et architectural commun dans l’espace public.
Le premier jour, nous devions concevoir les maquettes en papier, nous avions chaqun(e) un dépliant explicatif où figuraient toutes les informations et détails de construction mais aussi les contraintes techniques et matérielles auxquelles nous devions faire-face.
Le deuxième jour était destiné à la mise au point des propositions faites par chaque groupe d’étudiants, avant de passer à la modélisation. Les professeurs organisateurs de chaque groupe veillaient au bon fonctionnement de ceux-ci, et devaient valider la faisabilité des choses pour que les étudiants puissent commencer la préparation du chantier. Les jours suivants, chaque groupe d’étudiants s’est divisé en deux parties : l’une affine la conception en 3d, finalisant la maquette de prototypage en papier. L’autre, en pleine activité au chantier, expérimente la réalité de la matière et les détails de montage.
Dans les deux derniers jours, la tension monte et le bois manque… les groupes sont tous au complet dans le chantier, finalisant ensemble les derniers détails des modules. Finalement, tous les étudiants ont fini dans les temps. La mise en espace des modules s’est établie méticuleusement, pour finir avec une exposition ouverte où professeurs, étudiants et public extérieurs étaient invités à évaluer le travail, parcourir les créations et célébrer en fin de soirée au rythme de percussions.
VOYAGE D'ETUDE / ROTTERDAM
C’était prévu pour le mercredi 27 mars. Nous avons pris la route à 7h de Bruxelles direction Rotterdam. Un voyage de 3 jours à travers les Pays-Bas, qui a commencé par un premier arrêt Bunker où il y avait cette fameuse installation artistique sous forme de ligne de défense militaire utilisée entre 1815 et 1940 pour protéger les villes de Muiden, Utrecht, Vreeswijk et Gorinchem par les inondations réalisées par l’Atelier Lyon et RAAAF, territoires. Puis un second arrêt au le Parc de Vijversburg, afin de visiter le pavillon d’accueil du parc, œuvre de l’architecte japonais Junya Ishigami et l’aménagement paysager de Piet Oudolf. Arrivés à Rotterdam nous nous installons sur notre bateau.
Le deuxième jour, à Rotterdam, on visite les classiques : KIJK-KUBUS, la MARKTHAL, la gare centrale et l’aménagement urbain autour de celle-ci proposé par West 8. On traverse aussi le WESTBLAAK SKATEPARK. Ensuite le MUSEUMPARK conçut par le paysagiste Yves Brunier et OMA dans les années 90, qui accueillera bientôt le nouveau bâtiment proposé par MVRV pour l’extension du Musée Boijmans Van Beuningen. À côté du pavillon Drijvend nous retrouvons le parc frottant de Recycled Island Foundation, avant de traverser vers la Fenix Food Factory.
Nous avons l’occasion d’observer le processus de conception du très récent projet pour leHANGZHOU PRISM, Ensuite, nous avons l’occasion de voir l’évolution du projet Timmerhuis depuis les premières maquettes d’études jusqu’à la réalisation, avant d’aller le visiter. Nous découvrons aussi les prototypes pour le Prada Transformer, un vrai projet de design urbain. Le dernier jour, un dernier passage à la Markthal pour déguster des spécialités brésiliennes, et sur le chemin de retour nous nous arrêtons au Biesbosch Museum Eiland et au fort de Roovere où se trouve le pont de Moïse et la plus récente tour d’observation Pompejus réalisé par RO&AD architecten.
PROJETS
DESIGN URBAIN / Encadré par Alice FINICHIU
Si le design retrouve ses origines dans le mot dessin et dessein : la forme et le sens, le mot urbain se rajoute tel un récipient, un support, un corps où s’articule la forme et donne du sens. Pour moi, le design urbain serait une variante du design comme l’est le design graphique, d’objet ou d’espace. En revanche, le design urbain à l’ARBA s’inscrit dans un cadre, à une échelle plus vaste et diversifiée. Il peut aller d’une cartographie à un projet d’aménagement et/ou d’intervention dans l’espace public. Ceci-dit, le design urbain nous invite à questionner notre rapport à l’urbain, comment il nous influence et comment nous l’influençons ?
Dans l’atelier Design Urbain à l’ARBA, je me suis intéressée à la carte et à la manière dont nous pouvons cartographier nos déambulations afin de retranscrire un espace urbain et dégager son identité. En partant du postulat que la carte classique ne donnait qu’une image très pâle de la richesse et de la subtilité des pratiques spatiales, j’ai adopté un mode de représentation plus libre et sensible, capable d’exprimer les perceptions de ces espaces familiers, leurs usages et contraintes.
C’est de là qu’est née la conviction de faire une cartographie subjective, en adoptant la dérive comme moyen d’exploration et de réécriture urbaine dans mon projet. Quel est donc le rapport entre le corps marcheur et la ville, en quoi et comment les pratiques banales de cheminement en ville participent à une réinvention et remise en cause des espaces du quotidien ?
PAYSAGE / Encadré par Louis LEFEBVRE
L’atelier paysage était mené par une jeune paysagiste française, travaillant entre la Belgique et la France. Le projet paysage était élaboré dans un cadre plus libre, même si le terrain de base était anticipé en amant par notre professeure ; ceci, n’a en aucun cas, influencé nos différentes réflexions et manière de faire. Il s’agissait donc du Canal à proximité du domaine royal et toute la sphère de Laeken.
De ma part, j’ai élaboré un travail d’expérimentation, assumant le fait que je ne fais pas un projet d’aménagement, d’intervention ou de transformation de l’espace proposé ; mais j’essaye de développer une réécriture de la promenade verte, une espèce passerelle qui serait dans un langage plus avancé un non-lieu, un entrelieux ou plutôt un mi-lieu, en tout cas un passage, une frontière, qui va jusqu’au bout du domaine royal. Sans m’en rendre compte, je conçois une cartographie sensible, dont je me suis engagée physiquement pour retranscrire l’identité matérielle et immatérielle de cette passerelle.
Suite à mes visites récurrentes sur le site, je choisis la posture d’un simple visiteur-marcheur, ensuite d’un flâneur, puis celle d’un arpenteur, j’essaye à chaque fois d’adopter une posture différente et collecter de la matière. Finalement, je propose un dispositif qui accorde une lecture sensible et poétique au spectateur/ acteur. Puis, à travers des éléments graphiques, un document phare qui est la carte, et des outils d’explorations, je souhaite faire participer ce spectateur/acteur et le faire intervenir.
MOBILIER URBAIN / Encadré par Abdo KHOURI
Le projet de mobilier urbain a était prédéfini par le prof d’atelier. Nous devions penser un arrêt de bus dans la place Flagey qui en manque. L’espace choisi était plus spécifiquement celui de la rue des Cygnes qui forme une espèce de square où se trouve une sculpture centrale du poète portugais Fernando Pessoa réalisé par Irène Vilar en 1989.
Dans ma démarche, je me suis inspirée des poèmes de Pessoa, suite à quoi je me suis intéressée à l’usage qu’on fait du square, notamment aux postures des personnes qui occupent la place. Je m’inspire également d’un formalisme contre les formes, en transformant ces postures humaines chopées sur place, en formes géométriques abstraites. Des sculptures métalliques conçues pour abriter et protéger les gens qui attendent leurs bus, surtout en hiver.
COURS A CHOIX / Encadré par Léa DROUET
PERFORMANCE / Point. Ligne. Forme sur Plan
C’est un projet réalisé dans le cadre de mon cours à choix à ISAC (institut supérieur des arts chorégraphiques) de l’arba. Dans cet atelier-là , je me suis préoccupée de la manière dont les espaces urbains nous assignent des rôles et des actions.
Tout cela, débute après mon départ en Europe pour mes études, quand je me suis retrouvée dans un nouveau territoire, je me suis alors demandé comment pourrais-je découvrir, m’approprier un espace que je ne connais pas encore ou que je connais assez bien.
Dans ma performance je souhaite inviter les gens à s’étranger de leurs quotidiens et le regarder autrement. À travers les images, les vidéos, le son juxtaposé, mon corps qui dessine un itinéraire dans l’espace et mes sens qui deviennent instruments de narration, je propose une lecture autre, subjective et interactive avec le public d’un espace que je n’ai pas fini de découvrir.
https://www.facebook.com/ events/365916567603891/
Lien vers le document pdf / file:///C:/Users/User/Desktop/COMPTE%20RENDU%20MOBILITE%20ERASMUS/CR%20ERASMUS%20imp.pdf
Liens importants
https://designurbainarba.wordpress.com/ https://journalduquotidienblog.wordpress.com/
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